L’agroalimentaire suscite l’intérêt des assureurs

Si Sofiprotéol est historiquement un investisseur en capital, il n’entend pas moins capter l’intérêt croissant des acteurs de l’assurance et de la prévoyance pour le financement en dette du secteur agro-industriel. En témoigne le deuxième closing du fonds de prêt à l’économie Sofiprotéol Dette Privée.
Lancé en juillet 2016 avec 100 millions d’euros, ce véhicule est en passe de boucler sa clôture finale à 200 millions d’euros, a annoncé hier Michel Boucly, directeur général délégué de Sofiprotéol et de sa maison mère Avril, à l’occasion d’un colloque organisé hier à Paris. Ce montant représente la limite haute de sa fourchette d’objectif (située entre 150 et 200 millions). Elle pourrait même être dépassée de quelques millions.
Avec Sofiprotéol Dette Privée, «c’est la première fois que nous nous levons de l’argent auprès de tiers», précise à L’Agefi Michel Boucly. Les souscripteurs sont quasi-exclusivement des assureurs et des acteurs de la prévoyance. En effet, l’environnement de taux d’intérêt faibles rend les fonds de dette particulièrement attrayants aux yeux de ces investisseurs longs.
Groupama, Survavenir (filiale d’Arkea), AG2R et l’Erafp font partie des investisseurs déjà présents à l’occasion du premier closing et qui remettent au pot. De nouveaux acteurs les ont rejoints, mais leurs noms ne sont pas communiqués. Ils sont exclusivement français, le fonds n’ayant pas été commercialisé à l’étranger.
Il est déjà investi à 66 millions d’euros. «La grande majorité des interventions s’est faite sous forme d’Euro PP ou équivalent, à savoir une dette remboursable in fine à 7 ans. On a également compté quelques opérations liées à des LBO, en général via un financement unitranche», indique Michel Boucly. «La consolidation et le passage des acteurs des protéines au végétal ont généré de nouveaux besoins de financement», a-t-il ajouté lors de la conférence.
Sofiprotéol Dette Privée cible les sociétés européennes dont l’excédent brut d’exploitation dépasse quatre millions d’euros. Fondé en 1983, Sofiprotéol investit depuis l’origine en fonds propres minoritaire et, depuis 2003, aussi en majoritaire. C’est pourquoi il a délégué la gestion du fonds de prêt à Tikehau IM, un spécialiste du genre. L’activité de Sofiprotéol a été scindée en 2015, avec d’un côté la filiale homonyme conservant son métier historique, de l’autre Avril, qui est devenu à force d’acquisition un géant des filières des huiles (Lesieur, Puget...) et des protéines (les œufs Matines, la viande de porc Abera, etc.). Les deux entités sont chapeautées par la SCA Avril.
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