La situation financière de China Evergrande craque de toute part

China Evergrande a annoncé mardi avoir nommé Houlihan Lokey et Admiralty Harbour Capital comme co-conseillers financiers pour évaluer la structure de son capital et sa trésorerie, en mettant en garde contre des risques de défaillance face à la chute de ses actions et obligations. Le groupe immobilier chinois a précisé que deux de ses filiales n’avaient pas respecté leurs obligations de garantie pour 934 millions de yuans (123 millions d’euros) de produits de gestion de patrimoine émis par des tiers. Cela pourrait «conduire à une défaillance croisée», ce qui «aurait un effet négatif important sur l’activité, les perspectives, la situation financière et les résultats d’exploitation du groupe», a déclaré Evergrande dans un communiqué à la Bourse de Hong Kong.
Mardi, la valeur de certaines obligations émises par le groupe a chuté de plus de 75%, la cotation de plusieurs titres a dû être suspendue temporairement et la capitalisation boursière d’Evergrande a été divisée par quatre depuis le début de l’année. Le groupe a ajouté être en pourparlers avec des investisseurs potentiels pour vendre certains de ses actifs, mais sans avoir fait de «progrès significatifs» jusqu'à présent.
Risque systémique
« L’annonce d’Evergrande marque la première étape d’une restructuration, qui implique généralement soit un report du paiement des intérêts, soit l’absence de paiement des intérêts, soit un report accompagné d’une décote », a déclaré à Reuters James Shi, analyste chez Reorg, un spécialiste de l’analyse crédit.
Les difficultés d’Evergrande, l’un des groupes chinois les plus endettés, sont surveillées de près par Pékin car elles font craindre un risque pour tout le système financier du pays. La banque centrale chinoise a récemment mis en garde le groupe afin qu’il stabilise rapidement sa situation. Une intervention rare. Une défaillance entraînerait des pertes pour la plupart des grandes banques chinoises ce qui pourrait se répercuter sur le coût de financement des autres entreprises du pays.
Lundi, une centaine d’investisseurs en colère ont envahi le hall d’entrée du siège du groupe pour réclamer le remboursement de prêts et de produits financiers.
Plus d'articles du même thème
-
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
OpenAI se valorise 300 milliards après un méga investissement de SoftBank
Le créateur de ChatGPT devrait obtenir 40 milliards de dollars, dont 10 milliards seront versés dans les prochains jours. Le paiement du solde est en partie suspendu à une transformation d’OpenAI en société à but lucratif. -
Thames Water choisit KKR comme nouvel investisseur potentiel
L’offre du groupe de private equity américain déboucherait sur une réduction significative de la dette obligataire senior de la compagnie d’eau britannique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions