La pression grandit sur Berlin pour débloquer le programme grec

Réunis ce lundi à Bruxelles, les ministres des finances de la zone euro tenteront de débloquer la deuxième revue du programme d’aide à la Grèce. Au mieux, ils pourraient s’entendre sur les conditions d’un retour à Athènes des experts des créanciers, avec l’objectif de réconcilier leurs hypothèses de travail sur les perspectives du pays et de permettre le déblocage d’une tranche d’aide avant la prochaine tombée obligatoire, pour 7 milliards d’euros en juillet, d’obligations détenues principalement par la BCE.
Le déblocage de la situation dépend d’un rapprochement entre Berlin et le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne tentant de mettre de l’huile dans les rouages. La semaine dernière, son vice-président Valdis Dombrovskis a estimé que «la Grèce est sur le meilleur chemin pour atteindre les objectifs fixés pour 2017». En janvier, le gouvernement grec a perçu 4 milliards d’euros de recettes, soit 325 millions de plus que prévu, en raison du recouvrement d’arriérés fiscaux. Mais Washington refuse d’y voir le signe d’une amélioration structurelle.
Le FMI continue de juger trop optimistes les prévisions de Bruxelles qui table sur le maintien à moyen terme d’un excédent primaire supérieur à 3,3%. Il estime qu’il ne peut excéder 1,5% et demande de nouvelles mesures de restructuration de la dette, avant la fin du programme, en 2018, en sus de celles décidées en décembre. Une demande rejetée par Berlin dont le ministre des finances Wolfgang Schäuble a encore évoqué récemment la possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro, faute d’engagements sur de nouvelles réformes. Athènes ne satisfait pour l’instant qu’un tiers des «actions prioritaires» prévues dans le mémorandum de 2015.
Mercredi, Angela Merkel recevra à Berlin la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Le FMI serait «probablement» prêt à s’engager à hauteur de 5 milliards d’euros dans le programme conclu à l’été 2015 pour 86 milliards, avançait vendredi le Spiegel Online. Une participation proportionnellement bien moins importante que lors des deux précédents programmes, mais qui soulagerait la chancelière, qui se représente aux élections de septembre 2017. A défaut de participation du FMI au programme grec, elle court le risque de se voir refuser le soutien du Bundestag lors d’un prochain déboursement.
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