Eric Lombard rempile à la tête de la Caisse des dépôts

Mieux vaut tard que jamais. Eric Lombard, dont le mandat de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) s’achevait le 7 décembre, a été reconduit dans ses fonctions pour un deuxième mandat. L’Elysée en a fait l’annonce jeudi en fin d’après-midi. La veille, Bercy avait pris un arrêté, publié jeudi matin au Journal officiel, confiant à Eric Lombard le soin d’assurer son propre intérim. Sa nomination devra en effet être approuvée par les députés et les sénateurs, qui contrôlent l’action de la Caisse des dépôts et consignations, puis passer en Conseil des ministres, d’où un délai supplémentaire de quelques jours.
Si le bilan d’Eric Lombard est unanimement loué, l’Elysée aura pris son temps pour choisir de le maintenir à la tête du groupe. D’autres noms avaient circulé, dont ceux d’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, et de l’ancienne ministre Amélie de Montchalin. Mais le premier a été mis en examen en septembre pour « prise illégale d’intérêts » en lien avec le croisiériste MSC, tandis que la seconde a été nommée en novembre représentante permanente de la France à l’OCDE.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois cette année que l’Elyséejoue les prolongations pour désigner le dirigeant d’une grande institution, quitte à y attiser l’inconfort propre aux fins de règne. L’Agence des participations de l’Etat et l’Autorité des marchés financiers ont toutes deux connu une vacance de plusieurs mois à leur tête, avec une direction par intérim.
A 64 ans, l’ancien patron de Cardif et de Generali France pourra donc achever les grands chantiers qu’il a lancés depuis 2017, là où ses prédécesseurs avaient dû se contenter d’un seul mandat. Les cinq années écoulées auront vu la création de la Banque des territoires, guichet unique de la Caisse et de ses filiales en région: la structure est appelée à jouer un rôle essentiel dans le financement de la transition énergétique et des collectivités locales. Le groupe a aussi pris le contrôle de La Poste, dont la restructuration du modèle économique reste un enjeu majeur vu le déclin rapide du courrier. La mue de La Banque Postale en véritable bancassureur, grâce à l’intégration de CNP Assurances qui a été retirée de la Bourse mi 2022, constitue un autre fait marquant du premier mandat d’Eric Lombard.
Le second devrait cependant être tronqué. Les statuts du groupe imposeront au directeur général un départ à 68 ans.
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