Emova tourne la page de son plan de sauvegarde

Cinq ans après l’ouverture d’un plan de sauvegarde, Emova Group (ex-Monceau Fleurs) va redevenir une entreprise normale. La fin de la procédure collective, initialement programmée pour 2022, une fois le passif remboursé, a été anticipée. Le plan de sortie a été approuvé par le tribunal de commerce de Paris le 20 janvier. «L’amélioration de la situation financière de la société a permis l’ouverture d’un processus de discussion amiable avec les créanciers, sachant que la dette était aux deux tiers obligataire et principalement détenue par des investisseurs privés», explique Laurent Pfeiffer, président du directoire d’Emova.
Compte tenu des 13 millions d’euros de créances à rembourser, principalement de la dette obligataire, face à 27 millions de fonds propres, une conversion complète de celles-ci en actions était inenvisageable pour Perceva, l’actionnaire majoritaire depuis la fin 2013. Pour anticiper la fin de la sauvegarde, Emova a donc renégocié les termes du plan de sortie initial, une première pour ce type de procédure. Les obligataires, représentés notamment par l’Association de défense des investisseurs (ADI), ont accepté, après amélioration d’une première proposition, d’être totalement désintéressés au profit d’actions à bons de souscription d’actions (Absa) agrémentées d’une soulte. Les modalités définitives de cette augmentation de capital seront dévoilées prochainement. Une fois l’émission réalisée, les anciens obligataires détiendront 9% du capital d’Emova, Perceva passant de 75% à 70%. Le solde est coté sur Alternext.
«Le plan de sauvegarde n’a pas empêché le redressement et la relance du groupe. Mais comme toute procédure collective, il compliquait l’accès aux financements traditionnels. La sortie va permettre à la structure de tête de retrouver des marges de manœuvre et confortera en parallèle le financement de nos franchisés», apprécie Laurent Pfeiffer. Après l’augmentation de capital, les fonds propres d’Emova monteront à près de 34 millions d’euros. La dette financière reviendra à 7,4 millions et son coût annuel tombera à 0,27 million contre plus de 1 million actuellement.
«Nous pourrions accélérer le rythme de croissance grâce à l’acquisition de petits groupes de points de vente, même si les cibles ne sont pas très nombreuses. Mais l’essentiel du développement viendra de l’extension de notre réseau de franchises», indique le président du directoire d’Emova. Le groupe a ainsi acquis l’an dernier Au nom de la rose.
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