Bourbon demande l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire

L’incertitude s’accroît sur l’avenir de Bourbon. Suite au rejet mercredi par le tribunal de commerce de Marseille d’une demande de sauvegarde, le spécialiste des services maritimes parapétroliers a annoncé hier avoir requis l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès de ce même tribunal. Le groupe français, qui négocie depuis de nombreux mois une restructuration de sa dette, explique que sa décision fait suite à l’intention exprimée par le chinois ICBC, son premier crédit bailleur, d’appeler en garantie la société pour le règlement de loyers restant dus jusqu’en 2026.
«La procédure de redressement judiciaire ne concernera que la société holding Bourbon Corporation et non les sociétés opérationnelles, qui pourront poursuivre leur fonctionnement normalement et continuer de répondre aux besoins des clients», souligne Bourbon dans son communiqué. Le choix d’une procédure de redressement judiciaire est loin d’être neutre car le passif existant de Bourbon serait gelé durant une période d’observation pouvant durer jusqu’à 18 mois. La constatation par le tribunal d’une cessation de paiement aurait alternativement pu déboucher sur le choix d’une procédure de concertation amiable avec ses principaux créanciers financiers et ses loueurs de navire.
Le groupe précise que la proposition de restructuration discutée avec les porteurs de TSSDI (titres super subordonnés à durée indéterminée) s’effectuera aussi dans le cadre de ce redressement judiciaire. Ceux-ci ne représentent cependant qu’une faible part (moins de 4%) d’un endettement financier atteignant 2,7 milliards d’euros. Bourbon «s’attachera particulièrement à l’issue positive des négociations avec ses partenaires financiers afin de pouvoir évoluer dans un contexte stabilisé qui résulterait d’une restructuration financière équitable pour tous et dans l’intérêt de la société et de ses salariés».
Le groupe avait demandé lundi la suspension de sa cotation à la Bourse de Paris après la requête de certains créanciers d’obtenir le paiement de créances et d’indemnités contractuelles dont Bourbon Corporation était en partie garante, à hauteur d’environ 800 millions de dollars (717 millions d’euros). La cotation de l’ensemble des titres émis par Bourbon Corporation reprendra ce matin à l’ouverture du marché. Le tribunal de commerce de Marseille devra désormais statuer lors d’une prochaine audience sur le bien-fondé de cette demande de redressement judiciaire.
Plus d'articles du même thème
-
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
OpenAI se valorise 300 milliards après un méga investissement de SoftBank
Le créateur de ChatGPT devrait obtenir 40 milliards de dollars, dont 10 milliards seront versés dans les prochains jours. Le paiement du solde est en partie suspendu à une transformation d’OpenAI en société à but lucratif. -
Thames Water choisit KKR comme nouvel investisseur potentiel
L’offre du groupe de private equity américain déboucherait sur une réduction significative de la dette obligataire senior de la compagnie d’eau britannique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions