Aramco étend son empreinte internationale

Une alliance capitalistique d’envergure entre deux pays émergents se prépare dans la pétrochimie. Poursuivant sa politique de croissance externe dansl’aval pétrolier, Saudi Aramco a signé une lettre d’intention en vue d’acquérir une participation de 20% dans les activités de raffinage et de pétrochimie (O2C) du conglomérat indien Reliance Industries pour un montant de 15 milliards de dollars (13,4 milliards d’euros) en valeur d’entreprise. «Ceci constituerait l’un des plus importants investissements étrangers réalisés en Inde», a précisé hier Reliance Industries dans son communiqué.
Les deux groupes entretiennent des relations d’affaires depuis plus de 25 ans, la compagnie saoudienne ayant à ce jour fourni au total environ 2 milliards de barils de pétrole brut à la raffinerie de Jamnagar appartenant à Reliance. Situé dans l’Etat du Gujarat sur la côte ouest de l’Inde, ce complexe pétrochimique dispose d’une capacité de raffinage journalière de 1,24 million de barils. L’investissement proposé déboucherait sur la fourniture à long terme par Aramco de 500.000 barils par jour de pétrole brut destiné à être transformé sur ce site.
Recul des investissements industriels
Ce projet apporterait «une synergie parfaite entre le plus grand producteur mondial d’hydrocarbures et le complexe pétrochimique intégré le plus important au monde», a commenté Mukesh Ambani, PDG de Reliance Industries, à l’occasion de l’assemblée générale du groupe. L’accord non-engageant fera l’objet d’un audit préalable avant d’être définitivement conclu. L’opération devrait normalement être bouclée d’ici à mars 2020, après avoir reçu l’aval des autorités réglementaires.
Reliance Industries, dont le chiffre d’affaires consolidé s’élevait à 90 milliards de dollars sur son exercice clos le 31 mars 2019, est le premier fabricant mondial de polyester. L’arrivée d’un investisseur étranger est cohérente avec la stratégie du conglomérat indien qui a scindé ses tours télécoms afin de réduire un endettement financier atteignant 32 milliards de dollars.
De son côté, Saudi Aramco, qui pourrait relancer son projet d’introduction en Bourse début 2020, a publié hier ses premiers comptes semestriels faisant état d’un repli de 11,6% de son bénéfice net à 46,9 milliards de dollars, en raison de la baisse des cours du pétrole. Le recul de 12% de ses investissements industriels à 14,5 milliards s’est traduit par une progression de 6,8% de son cash-flow disponible, à 38 milliards de dollars.
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