
Matthieu Maurin (Iceberg Datalab) : « En matière de biodiversité, il ne faut pas attendre d’avoir toute l’information pour agir »
« Faut-il attendre d’avoir toute l’information disponible pour avancer (dans la réduction de son empreinte sur la biodiversité, NDLR) ? Non, c’est un cercle vertueux qui s’enclenche », a déclaré Matthieu Maurin. Les données et outils sont suffisamment mûrs pour permettre de commencer cette démarche. » Selon le dirigeant du fournisseur de données ESG Iceberg Datalab, il existe déjà des indicateurs permettant d’identifier et de hiérarchiser les secteurs les plus impactants pour l’environnement, notamment ceux évoqués dans le cadre des accords de la COP 15.
« L’impact d’une entreprise sur la biodiversité et le vivant résulte de deux choses : la consommation de ressources épuisables et la génération de pollution, a-t-il indiqué. Sur ces deux thématiques, nous disposons déjà d’informations mentionnées dans les rapports opérationnels des sociétés et qui sont déjà exploitées par les personnes qui font de l’analyse environnementale. »
Tout l’enjeu, selon le CEO, est de développer les compétences techniques visant à identifier les sources et impacts les plus matériels et d’avoir les outils permettant de collecter ces données en grande partie non structurées et difficiles à capturer. Pointant l’importance de la data, et de facto le rôle crucial des data providers, dans la définition de la stratégie des investisseurs, Matthieu Maurin a expliqué que « l’engagement actionnarial et l’intégration de critères (ESG, NDLR) » allaient « pousser les acteurs à être de plus en plus transparents, permettant ainsi l’amélioration de la qualité des données et des modèles ». Un cercle vertueux dans lequel « nous sommes collectivement engagés ».
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