
Matthieu Brun (FARM) : « 90% des subventions publiques soutenant la production agricole sont néfastes à l’environnement »
« Les systèmes agricole et alimentaire font face à de vrais défis en termes d’adaptation au changement climatique, de protection de la biodiversité et de production », a alerté Matthieu Brun. L’intensification de l’agroécologie, que le directeur scientifique a présenté comme « une nouvelle manière de produire des denrées alimentaires et des produits agricoles en utilisant et valorisant toutes les capacités des écosystèmes », vise à répondre à ces enjeux. Cette forme d’agriculture complexe nécessite d’importants investissements. « Pour protéger et restaurer la biodiversité, nous pourrions avoir besoin de 700 milliards de dollars par an à horizon 2030 », a-t-il précisé. A ce montant s’ajouteraient 300 milliards de dollars supplémentaires, par an, pour répondre aux problématiques de sécurité alimentaire et pour éradiquer la faim dans le monde.
« Nous sommes assez loin des objectifs qui ont été fixés par les précédentes conférences internationales », a souligné Matthieu Brun. Financer la transformation agricole et agroalimentaire nécessite des investissements publics mais aussi privés, a estimé l’expert qui regrette un attrait assez peu marqué de la part des investisseurs pour l’agroécologie. « L’agroécologie intéresse un peu moins les investisseurs que les énergies renouvelables, a-t-il commenté. Les investisseurs doivent eux-aussi être soutenus par des dispositifs, publics et privés, pour aller dans ce sens, celui des transformations structurelles de l’agriculture. » Selon le directeur scientifique de la FARM, sur les 600 milliards de dollars qui sont aujourd’hui dépensés par les Etats pour soutenir la production agricole, 90% de ces subventions publiques ne respectent pas l’environnement.
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