
Vanguard s’apprête à lancer un robo-advisor aux Etats-Unis

Lorsque Vanguard bouge, toute l’industrie de la gestion d’actifs est aux aguets. Et il se trouve que Vanguard a bougé. Selon plusieurs médias américains, dont le Wall Street Journal, le géant connu pour ses tarifs très compétitifs sur les frais de gestion, s’apprête à lancer son robo-advisor aux Etats-Unis, Vanguard Digital Advisor, et attaquer, sur le continent américain, le lucratif marché de l’allocation.
Comme à son habitude, c’est d’abord sur le prix que le gestionnaire veut faire la différence. Il va proposer ce service à 0,15% des montants des actifs conseillés, auxquels s’ajoutent les frais des sous-jacents – maison – utilisés. Au total, le coût ne devrait pas excéder 0,2% des encours. Or, outre-Atlantique, ses concurrents facturent parfois l’allocation 30% plus cher, sans compter les frais des produits sous-jacents. Le ticket d’entrée pour le service de Vanguard devrait se situer dans la fourchette basse par rapport à ses compétiteurs, c’est-à-dire 3.000 dollars. Cela lui permet d’élargir sa base de clientèle éligible aux conseils en investissements puisque l’accès à son service de conseiller personnel (PAS, personal advisor service) est aujourd’hui réservé aux clients disposant de plus de 50.000 dollars d’avoirs financiers et facturé 0,3% annuels (dégressifs selon les montants gérés).
La date du lancement officiel de cette offre n’est pas encore clairement fixée (le service n’est aujourd’hui disponible que sur invitation), mais, s’appuyant sur une base de clientèle extrêmement large – Vanguard gère plus de 5.600 milliards de dollars –, il pourrait rapidement faire de l’ombre à ses concurrents. Et la liste est longue : Wealthfront, Betterment, Fidelity Go, JPMorgan’s You Invest Portfolios ou encore Schwab Intelligent Portfolios, pourraient pâtir de l’arrivée de ce nouvel acteur.
Interrogé par L’Agefi, Vanguard confirme en être à un «stade précoce» pour son nouveau service aux Etats-Unis, pays où il prodigue déjà des conseils en investissements. Il n’est donc a priori pas prévu que le gestionnaire propose, pour l’heure, son offre en Europe où le gérant veut «continuer de réduire les coûts et la complexité des investissements grâce à [sa] gamme actuelle de produits et services». Une chance pour les robo-advisors hexagonaux dont les frais de gestion – hors frais de contrat d’assurance vie – sont plutôt autour de 0,6 ou 0,7%. Soit quatre fois plus cher.
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