Asset Management

Une année très « active » pour les gérants

Alexandre Garabedian
Alexandre Garabedian
 -  crédit : Pierre Chiquelin

2021 sera l’année de la gestion active. Comme 2020. Et 2019. Ou peut-être même 2018… Combien de fois a-t-on entendu cette antienne, répétée par ceux-là même que le paquebot des fonds indiciels cotés (ETF) menaçait d’engloutir dans son sillage ? Et combien de fois cette prévision a été démentie par les faits, y compris lorsque les turbulences des marchés auraient dû profiter aux barreurs qui savent tenir leur cap dans la tempête ? Et pourtant, cette fois, c’est différent.

L’alpha, qui évalue la surperformance des gérants par rapport à un indice et quantifie donc leurs talents, marque un retour spectaculaire en 2020, confirmant la timide embellie de l’année précédente. Le nombre de fonds gagnants a augmenté des deux tiers et le phénomène concerne toutes les catégories de nos Grands Prix de la Gestion d’Actifs. La prouesse a pris forme alors que la planète finance vivait au premier semestre l’un des krachs boursiers les plus violents de l’histoire. Ce faisant, la gestion active a enfin tenu l’une des grandes promesses de ses promoteurs, sa capacité à battre le marché en temps de crise, ce qui n’avait pas été le cas lors d’un cuisant dernier trimestre 2018.

La période s’est aussi caractérisée par un nouveau round d’interventions massives de la part des banques centrales. Cette quasi-nationalisation des actifs cotés par la politique monétaire, qui revient à piloter la hausse des actions et des obligations et autorise tous les comportements moutonniers, est censée priver les gérants actifs d’opportunités d’arbitrage, au profit du rouleau compresseur des ETF. Il n’en a rien été. Les fonds d’actions américaines, un marché pourtant dominé aujourd’hui par l’indiciel et les valeurs technologiques, sont même ceux qui enregistrent les surperformances les plus impressionnantes, preuve que l’analyse fondamentale y a encore sa place.

Le retour de l’alpha ne préjuge pas pour autant d’un changement de régime pour la gestion indicielle. Celle-ci continue d’engranger les victoires. Elle a surtout démenti les cassandres en résistant au crash-test de mars 2020. Quelques ETF ont bien mordu la poussière ou éprouvé les pires difficultés à suivre les prix de leur indice durant quelques jours. Mais ces incidents n’ont jamais revêtu de caractère systémique ni alimenté des liquidations incontrôlables sur les marchés, contrairement aux craintes des régulateurs. Les deux mondes cohabitent avec succès, comme ils le font d’ailleurs sous la bannière des plus grands gestionnaires d’actifs américains et européens. Chacun à leur manière, ils permettront encore cette année de jouer la relance économique, l’émergence des champions industriels de demain ou la généralisation de l’investissement à impact vert ou social – autant d’occasions, pour les meilleurs gérants, de se distinguer et de facturer leur expertise au juste prix.

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