
Teleperformance se reprend avec l’appui des analystes

Le spectre d’un scénario à la «Orpea» s’éloigne pour le géant des centres d’appels. Le 10 novembre dernier, l’action Teleperformance s’était effondrée de 33,9% après l’annonce de l’ouverture d’une enquête par le ministre du Travail colombien et la publication d’articles de presse jetant le doute sur certaines pratiques du groupe laissant craindre l’éclatement d’une crise ESG du type de celle qui pénalise le gérant de maisons de retraite depuis le début de l’année.
En réaction, le groupe a annoncé le déploiement d’un plan de rachat d’actions de 150 millions d’euros visant à profiter de l’accès de faiblesse du cours de Bourse. Les dirigeants ont aussi indiqué n’avoir reçu «aucune notification officielle» et qu’une réunion «mise en place à l’initiative de Teleperformance» aurait lieu ce mercredi afin «d’amorcer le dialogue avec le gouvernement récemment élu en Colombie». Le groupe dirigé par Daniel Julien emploie 42.544 salariés dans le pays, soit 10,2% de ses effectifs.
Optimisme prudent
Ces déclarations ont semblé rassurer les investisseurs mais aussi les analystes. Plusieurs courtiers ont en effet réitéré, voire amélioré, leur recommandation sur l’action ces derniers jours. Les analystes de JPMorgan ont ainsi confirmé leur conseil de «surpondérer» le titre et maintenu leur objectif de cours à 360 euros. Ils identifient un risque faible pour les résultats du groupe du fait notamment de la nature imprécise des allégations. Les spécialistes de Citi ont de leur côté relevé leur conseil de «neutre» à «acheter» tout en réduisant leur cible de 360 à 300 euros. Ceux de Stifel sont toujours acheteurs et visent un cours à 380 euros mais ils estiment que Teleperformance devra prendre d’autres mesures pour reconstruire la confiance. Dans ce contexte ils jugent «que l’action ne cotera probablement pas au niveau de ses fondamentaux à court terme». Les analystes d’UBS gardent aussi leur conseil positif et leur objectif de 410 euros sur l’action dans leur «scénario de base» mais ils ont dégradé leur «scénario bas». En retenant des hypothèses pessimistes, dont une perte des revenus et de la croissance associés à l’activité de modération de contenus, la banque valorise Teleperformance 100 euros par action seulement.
De quoi, potentiellement, empêcher le titre de reprendre la totalité du terrain perdu. Après un rebond de 27% en trois séances, il cote encore 16% sous son prix de clôture du 9 novembre dernier.
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