Asset Management

Revenus records, mais collecte en baisse pour les banques privées suisses en 2023

Si les revenus d’intérêts ont stimulé la rentabilité des banques privées suisses, leur efficacité opérationnelle diminue, selon KPMG Suisse.
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En 2023, l’afflux net de capitaux des banques privées suisses reste nettement inférieur au niveau des années précédentes.  -  AdobeStock.

Pour les banques privées suisses, l’année s’annonçait au premier abord comme « remarquable ». C’est ce qu’indique une récente étude de KPMG Suisse, qui évalue les performances des banques suisses en 2023. Si les résultats sont globalement positifs, cela est principalement dû à des taux d’intérêt particulièrement élevés.

« Cela a masqué une efficacité réduite, des bases de coûts croissantes, une stagnation des activités de base avec des actifs sous gestion au même niveau qu’il y a trois ans, et une baisse des revenus de commissions. Que se passera-t-il lorsque les taux d’intérêt baisseront ? », souligne Christian Hintermann, associé, responsable du conseil en matière de transactions dans le secteur des services financiers chez KPMG Suisse.

Ainsi, les revenus des banques privées en Suisse ont augmenté en 2023 par rapport à l’année précédente, passant de 19,9 milliards de francs suisses à plus de 20,5 milliards de francs suisses. Cette croissance des revenus est, entre autres, due à l’augmentation des revenus d’intérêts, qui ont progressé de 26,5 % par rapport à l’année précédente. Conséquence, le ratio moyen coûts-revenus a baissé de plus de sept points de pourcentage pour s’établir à 74 %, soit le niveau le plus bas atteint depuis 2007.

Performances à améliorer

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En revanche, les actifs sous gestion stagnent et l’afflux d’argent net chute. Les actifs sous gestion ont augmenté pour 62 % des banques en 2023, atteignant 2.955 milliards de francs suisses, grâce à un apport d’argent frais de 67 milliards. Ils restent néanmoins inférieurs aux 3.259 milliards de francs suisses enregistrés à la fin de 2021.

« Alors que les petites et moyennes banques se sont également développées depuis 2019 par le biais de fusions-acquisitions, les grandes banques se sont principalement engagées dans la vente de filiales de gestion de patrimoine, les fusions-acquisitions ayant donc un impact négatif global sur leurs actifs sous gestion », détaille les auteurs de l'étude.

En outre, l’afflux d’argent net ralentit pour la deuxième année consécutive, avec 58 % des banques enregistrant une baisse. L’augmentation médiane de la collecte ralentit pour les banques privées de taille moyenne, passant de 3 % à 1,4 %, ainsi que pour les petites banques, de 5,2 % à 1,8 %. Seules les grandes banques ont été en mesure de s’améliorer après une année 2022 relativement faible, passant d’une croissance de 1,6 % à 2,8 %, mais toujours nettement en dessous des niveaux de 2019-2021. « Les banques, quelle que soit leur taille, doivent encore améliorer leurs performances. Avec la baisse des revenus d’intérêts, elles doivent se concentrer sur leurs coûts, qui ont augmenté de manière significative au cours de l’année écoulée et dont les ratios d’efficacité ont affiché une tendance clairement négative. Elles doivent en particulier générer des niveaux plus élevés de collecte nette d’argent », indique le document.

La récente fusion entre Crédit Suisse et UBS a incité de nombreuses banques à embaucher des chargés de relations des deux groupes afin d’augmenter leur collecte. Cette approche pourrait participer à redresser leur situation, souligne l'étude.

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