
Mikaël Cohen, Groupama

Mikaël Cohen, directeur des investissements, Groupama
55 ans. Ensae, master Informatique ENST Paris, Institut des actuaires.
Sa riche carrière n’était pas vraiment planifiée, explique Mikaël Cohen, devenu directeur des investissements de Groupama en août dernier. Son attirance pour l’économie l’avait mené au diplôme de statisticien-économiste ; celle pour la modélisation mathématique vers un master informatique. Il débute comme ingénieur-chercheur en 1988 chez EDF, puis entre en 1990 à la Caisse autonome de refinancement (CAR) au sein du groupe Caisse des dépôts (CDC). Après avoir développé des logiciels de gestion actif-passif (asset and liability management, ALM), il devient adjoint du directeur financier, en charge de l’ALM, avec des refinancements assez sophistiqués – émissions obligataires, swaps… – pour la CDC, qui subit alors une forte décollecte du Livret A.
Sur le point d’obtenir son diplôme d’actuaire, en 1996, il rejoint la direction des fonds d’épargne de la CDC, où il passera quinze ans. Responsable de l’ALM, il participe aussi à la politique de gestion et à la modélisation des systèmes de mesure des risques (taux et liquidité). Une première promotion interne, en 1999, le conduit à la direction de la gestion d’actifs, qui affiche 125 milliards d’euros d’encours (90 % en taux, 10 % en actions, capital-investissement, infrastructures et immobilier). « Avec une gestion non déléguée d’un portefeuille institutionnel dans le cadre réglementaire bancaire (Bâle 2) et un passif indexé sur l’inflation », détaille-t-il. Puis il accède, en 2006, au poste de directeur financier, incluant le pilotage des fonds propres et du résultat, les relations avec les réseaux partenaires ainsi qu’avec les autorités de régulation et de tutelle. « Il a aussi fallu gérer la crise des banques de 2007, durant laquelle le fonds d’épargne a été beaucoup sollicité pour apporter de la liquidité à l’économie. »
En 2011, c’est un « swap », cette fois fonctionnel (avec Olivier Mareuse), qui l’amène chez CNP. Outre l’importance des actifs – 350 milliards – et une activité plus internationale liée aux filiales, il découvre le monde de l’assurance, seulement entrevu au travers de sa formation d’actuaire, et se forge une expérience en la matière, notamment lors du passage à Solvabilité 2. « J’y ai également trouvé un éventail d’actifs plus large, avec l’immobilier en direct, le private equity ou les infrastructures, sous des formes diverses », poursuit-il.
« Chassé » cet été par Groupama, il se laisse tenter « par une découverte du monde mutualiste, un état d’esprit entrepreneurial et un processus de décision souple. Le fait d’avoir à gérer un encours plus petit [100 milliards d’euros, NDLR] permet d’être plus sélectif dans le déploiement des investissements. » Le poste est un peu différent, avec, en plus de l’ALM et de la gestion d’actifs, le traitement de Solvabilité 2 et des fusions-acquisitions. Chez Groupama, aussi, l’immobilier tient une place importante – presque autant que les actions – et il est géré de façon très dynamique dans une logique de montée en gamme du patrimoine. La mission de Mikaël Cohen sera d’améliorer la rentabilité du portefeuille et de contrôler les risques, tout en diversifiant les actifs, par exemple via les infrastructures. « Je n’avais pas de vocation particulière pour la gestion d’actifs, mais mon métier actuel est vraiment passionnant », conclut-il.
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