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L’Italie ajoute de l’incertitude politique à l’Europe

Matteo Salvini a appelé à des élections anticipées, alors que le budget italien est en préparation.
Antoine Landrot
Matteo Salvini, ministre italien de l'Intérieur et chef du parti la Ligue.
Matteo Salvini, vice-président du Conseil et chef du parti la Ligue.  -  Crédit European Union.

Renforcé depuis les résultats de son parti la Ligue aux élections européennes, Matteo Salvini est prêt à prendre le risque de faire vivre une nouvelle période d’instabilité à l’Italie. Le vice-président du Conseil a fait exploser la coalition au pouvoir en réclamant des élections législatives anticipées, estimant que la majorité en place depuis seulement 14 mois ne fonctionnait plus. «Allons tout de suite au Parlement pour prendre acte qu’il n’y a plus de majorité [...] et restituons rapidement la parole aux électeurs», a-t-il notamment estimé dans un communiqué diffusé hier, après une série de rencontres au plus haut niveau.

Les tensions n’ont cessé de s’accumuler entre le patron de La Ligue (droite dure) et le président du Conseil Giuseppe Conte, proche du Mouvement 5 Etoiles (M5S), parti «anti-système» qui dispose d’une majorité relative au parlement depuis 2018, mais qui est arrivé à la troisième place aux élections européennes, loin derrière la Ligue et le Parti démocrate (PD).

36% à 38% de votes pour La Ligue

Les deux partis se sont opposés sur le projet de LGV Lyon-Turin, M5S se retrouvant seul à voter contre mercredi dernier. D’autres désaccords portent sur la fiscalité (Matteo Salvini est favorable à une flat tax et réclame au moins 10 milliards d’euros de baisses d’impôts sous peine de démissionner) ou la décentralisation (il souhaite renforcer l’autonomies des régions). Les tensions laissaient supputer un remaniement ministériel d’envergure. Mais le patron de la Ligue a été clair hier : il ne réclame «ni un remaniement, ni un gouvernement technique».

Que peut-il se passer ? Giuseppe Conte a une alternative : soit démissionner, soit faire face à une motion de censure au parlement. Si celle-ci passe, il devra démissionner. Dans ce cas, le président de la République Sergio Mattarella peut tenter de trouver une nouvelle majorité, ce qui parait improbable : plusieurs parlementaires du PD et du M5S ont déjà rejeté un tel scénario par le passé. En outre, une telle coalition ne disposerait que d’un siège de majorité. L’autre solution consiste à convoquer des élections anticipées, qui interviendrait au plus tôt en octobre. On comprend pourquoi c’est la solution privilégiée par la Ligue : le parti est crédité de 36% à 38% des voix dans les sondages, de quoi gouverner quasiment seul.

Mais ce serait une solution imparfaite : la première version du budget italien doit être soumise à la Commission européenne avant la fin septembre. Sergio Mattarella pourrait être tenté de nommer un gouvernement technique et remettre les élections à début 2020. Mais il lui faudra convaincre une majorité des parlementaires.

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