Asset Management

L’industrie des fonds français résiste encore

Le bilan 2016 SIX Financial Information établit un bulletin de santé satisfaisant pour les OPCVM français. Mais le Luxembourg et l’Irlande séduisent toujours.
Valérie Riochet
fonds actifs
Les OPCVM de trésorerie pèsent 37 % des encours du marché.  -  Crédit Fotolia.

Du bon et du moins bon. C’est ce qu’il faudra sans doute retenir du bilan 2016 dressé par SIX Financial Information – EuroPerformance qui explore le périmètre des OPCVM ouverts de droit français avec d’un côté une collecte qui reste positive et de l’autre, une industrie qui voit lui échapper une partie de ses fonds, enregistrés sur d’autres places.

Après un coup d’arrêt à cinq années continues de rachats en 2015 (41 milliards d’euros de souscription), 2016 maintient le cap et rassemble 35,5 milliards d’euros. Au total, effet performance compris (17,3 milliards), les actifs sous gestion des produits français progressent de 4,3 % à 856,5 milliards d’euros.

Spécificité forte de la gestion française, les OPCVM de trésorerie collectent 26,9 milliards contre 19 milliards en 2015, pour peser 37 % des encours du marché. En bonne position dans les allocations des investisseurs, les fonds obligataires récoltent quant à eux 9 milliards, avec quelques stratégies privilégiées. Les produits d’inflation raflent 1,4 milliard sur l’année, le compartiment obligations en dollars recueille 1,2 milliard tandis que les stratégies buy and hold (de portage) sur le segment euro mais également en catégorie haut rendement rassemblent plus d’un milliard. Enfin, surpris par le vote Leave, sans doute marqués par la démission de Matteo Renzi ou encore l’instabilité politique en Espagne, de nombreux investisseurs se sont détournés des produits actions Europe. En 2016, ces véhicules affichent le plus importants flux de rachats : 1,3 milliard d’euros. Globalement, les OPCVM actions décollectent de 609 millions d’euros sur l’année.

Si malgré tout, les fonds de droit français ont séduit en 2016, ils doivent composer avec une réalité douloureuse : une fusion transfrontalière de l’offre en leur défaveur. Déjà en 2015, State Street GA avait redomicilié sa gamme au Luxembourg et en Irlande, participant aux 14 milliards venus grever l’industrie. En 2016, ce sont 11 milliards qui sont partis en fumée. La seule gamme actions affiche une déperdition de près de 6 milliards d’euros. Sur les trois dernières années pas moins de 22 milliards d’euros se sont littéralement envolés. Entre autres acteurs, EdRAM pour près de 5,6 milliards, Lyxor à hauteur d’environ 1,6 milliard ou encore Theam pour 1,3 milliard ont préféré «délocaliser» une partie de leur gamme.

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