
Les institutionnels français prennent plus au sérieux le risque climat

La caisse de résonance de la COP21, ainsi que plusieurs initiatives sectorielle comme celle du Conseil de stabilité financière (FSB), sous l’impulsion de son président Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, ont produit leurs effets sur l’industrie de la gestion d’actifs française. Selon la quatrième édition du Global Climate Index établi par l’ONG Asset Owners Disclosure Project (AODP), qui note l’action des 500 plus grands investisseurs mondiaux (fonds de pension, assureurs, fondations…) en matière de lutte contre le réchauffement climatique, les investisseurs institutionnels français arrivent en quatrième position derrière leurs homologues suédois, norvégiens et australiens.
Quatre investisseurs se distinguent plus particulièrement, dont trois émanent de la sphère publique : l’Etablissement de retraite additionnelle de la fonction publique (Erafp), seul institutionnel français à accéder à une notation AAA, la Caisse des dépôts (AA) et le Fonds de réserve des retraites (AA). Axa améliore également son profil, passant de BB à BBB. A l’opposé, Groupama, Humanis et les fonds de retraite d’Alcatel-Lucent et d’Air France-KLM sont les moins bien notés des 14 investisseurs suivis par le Global Climat Index.
«La politique française (vis-à-vis du risque climat, ndlr) est la plus avancée au niveau mondial», indique Julian Poulter, directeur général d’AODP. L’article 173 de la loi de transition énergétique impose par exemple aux gestionnaires d’actifs français de rendre publiques d’ici à 2017 leurs actions en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Mais cette vitrine cache une réalité plus poussiéreuse. S’il reconnaît des efforts, le Global Climate Index montre que seulement un cinquième des investisseurs (97 précisément), représentant 9.400 milliards de dollars (8.205 milliards d’euros) sous gestion, prend des mesures concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique. Un autre groupe de 157 investisseurs, représentant 14.200 milliards de dollars d’actifs sous gestion, ont fait des premiers pas face au changement climatique. Mais 246 investisseurs, gérant 14.000 milliards de dollars d’actifs, ignorent totalement la question. Mis à part le véhicule norvégien, les fonds souverains font ainsi aujourd’hui peu cas du risque climatique dans leur stratégie de gestion.
Plus d'articles du même thème
-
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
L’étrange disparition de la plateforme de crowdfunding Koregraf
Inter Invest ferme la société un an seulement après l'avoir achetée. Fin février, la présidence avait été confiée à Jérôme Bulté, un manager de transition lié à seize procédures collectives. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois. -
Amundi et Victory Capital deviennent partenaires stratégiques
Le groupe français détient désormais 21,2% de la société de gestion américaine et il devrait monter jusqu'à 26,1% dans les prochains mois. -
GAM externalise sa gestion dette émergente
Gramercy Funds Management assurera désormais la gestion des stratégies dette émergente de la société de gestion suisse. -
VanEck revient sur le marché chinois
La société de gestion américaine VanEck a établi une filiale de gestion de fonds privés à Shanghai, rapporte Reuters, qui souligne que la société a obtenu le feu vert réglementaire des autorités chinoises le 26 mars. Van Eck, qui gère quelque 114 milliards de dollars, avait tenté d'établir une société de gestion en Chine pour y gérer des fonds mutuels avant d’abandonner son projet en 2023.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions