
Les gérants fixent leur approche du coût de la recherche sous MIF 2

Un à un, les grands gestionnaires d’actifs présents en Europe choisissent leur camp en matière de facturation de la recherche financière. Et une majorité semble opter pour la solution consistant à laisser leurs clients hors du processus. Mercredi, Deutsche AM et Franklin Templeton ont été les derniers en date à confirmer qu’ils absorberont le coût de la recherche dans le cadre de MIF 2 à son entrée en vigueur en 2018. La directive oblige les banques, brokers et entreprises d’investissement à facturer séparément des frais d’exécution les coûts de la recherche fournie au buy side. Les gérants, à leur tour, ont le choix entre transférer ces coûts à leurs fonds, ou bien les payer de leur poche.
Deutsche AM et Franklin Templeton se rangent ainsi à la majorité du moment - quelques dizaines de gérants ayant officialisé pour l’instant leur approche. Aberdeen Standard Investment, mardi, a également indiqué prendre à sa charge les coûts de recherche. Dans ce groupe, on trouve de grands noms du secteur comme AllianzGI et son cousin Pimco, JPMorgan AM, M&G, NN IP ou Robeco. Ce choix présente un intérêt marketing certain. Vanguard, le géant de la gestion passive et donc moins consommateur de recherche que des gérants actifs, se classe dans cette catégorie.
Les grandes maisons qui jugent préférable de transférer le coût de la recherche à leurs clients sont moins nombreuses, à peine une dizaine. Amundi, Man ou Schroders en font partie.
Dans tous les cas, la chaîne de valeur de la recherche financière évoluera profondément. En particulier, «absorber les coûts de recherche sera démesurément lourd pour les gérants de petite et moyenne tailles, et en particulier pour ceux ayant des offres très diversifiées», note le cabinet Oliver Wyman dans une étude publiée ce mois-ci. Les gestionnaires d’actifs vont faire pression sur les tarifs et réduire le nombre de leurs prestataires, ce qui pourrait amputer de 1,5 milliard de dollars les revenus de l’industrie du courtage, selon Oliver Wyman. «Deutsche AM négociera avec ses fournisseurs de recherche tiers pour optimiser les coûts», confirme la filiale de Deutsche Bank dans son communiqué.
Par ailleurs, le débat fait rage chez les banques et les courtiers sur l’opportunité de faire payer ou pas certains pans de leur recherche, comme l’analyse crédit.
Plus d'articles du même thème
-
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
L’étrange disparition de la plateforme de crowdfunding Koregraf
Inter Invest ferme la société un an seulement après l'avoir achetée. Fin février, la présidence avait été confiée à Jérôme Bulté, un manager de transition lié à seize procédures collectives. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois. -
Amundi et Victory Capital deviennent partenaires stratégiques
Le groupe français détient désormais 21,2% de la société de gestion américaine et il devrait monter jusqu'à 26,1% dans les prochains mois. -
GAM externalise sa gestion dette émergente
Gramercy Funds Management assurera désormais la gestion des stratégies dette émergente de la société de gestion suisse. -
VanEck revient sur le marché chinois
La société de gestion américaine VanEck a établi une filiale de gestion de fonds privés à Shanghai, rapporte Reuters, qui souligne que la société a obtenu le feu vert réglementaire des autorités chinoises le 26 mars. Van Eck, qui gère quelque 114 milliards de dollars, avait tenté d'établir une société de gestion en Chine pour y gérer des fonds mutuels avant d’abandonner son projet en 2023.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions