
Les gérants coupent dans leur budget de recherche sous MIF 2

Suite à l’entrée en vigueur, le 3 janvier, de la directive européenne MIF 2 sur les marchés financiers, qui impose aux gestionnaires d’actifs de distinguer leurs coûts d’exécution et de recherche, ces derniers sabrent dans la liste de leurs fournisseurs de recherche. Selon un sondage réalisé par Greenwhich Associates et publié hier, pour 2018 les gérants de fonds européens ont réduit leurs budgets de recherche d’investissement de 20% à 1,08 milliard de dollars.
Par exemple, les gérants d’Europe continentale ont diminué leur budget de recherche actions de 32% à 1,3 million de dollars, tandis que leurs homologues britanniques ont baissé ce poste de 17% à 4,9 millions de dollars. Ces derniers ont de manière générale des budgets de recherche plus élevés.
Alors qu’ils étaient seulement 9% à l’envisager au deuxième trimestre 2017, 40% des gérants européens puiseront dans leurs bénéfices pour payer la recherche actions, tandis que 34% continueront à en extraire le coût dans les commissions clients, et le reste la facturera séparément aux clients. Parmi ceux qui continueront de passer le coût de la recherche à leurs clients, plus d’un tiers ont maintenu leur budget, inquiets du «message envoyé aux investisseurs s’ils réalisaient des coupes soudaines et substantielles, souligne l’étude. Tout signe indiquant que les gérants étaient auparavant très dépensiers serait mal accueilli».
La réduction des budgets s’accompagne d’une coupe drastique dans la liste des fournisseurs et courtiers avec lesquels travaillent les gérants européens, réduite de 20% à 17 contreparties en moyenne. Du coup, le montant budgété pour chaque fournisseur de recherche ne baissera que de 2% à 100.000 dollars en moyenne.
Enfin, l’épineux problème de la tarification de la recherche sous MIF 2 a trouvé trois solutions : une offre complète de services et d’abonnement permettant des accès illimités aux analystes, au département des ventes et à la recherche écrite ; des arrangements intermédiaires avec des accès et des interactions limitées ; et l’option la moins chère d’accès aux notes d’analystes uniquement. «Ce modèle est controversé car certains courtiers offrent leurs contenus pour 15.000 dollars, remarque Greenwhich Associates. Tarifer la recherche si bas met énormément de pression sur les petits acteurs dont le cœur d’activité est la production de recherche actions.» Mais pour certains, ce sera peut-être le seul moyen de garder des clients.
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