
Les fintech veulent réinventer l’asset management
De plus en plus de fintech veulent permettre aux gestionnaires d’actifs de devenir des gérants «augmentés». «Aider les gérants à les augmenter en ayant une capacité de traiter des données structurées et non structurées, c’est aussi améliorer leur productivité», a déclaré Hermin Hologan, associé chez EY France lors de l’AMTechDay organisé par L’Agefi hier au Palais Brongniart.
En automatisant certaines tâches, les outils d’intelligence artificielle (IA) des fintech aident ainsi les gestionnaires d’actifs à prendre de meilleures décisions d’investissement. Des solutions innovantes qui «leur permettent de se concentrer sur une meilleure gestion des arbitrages et allocations», ajoute Vincent Lapadu-Hargues, responsable gestion d’actifs & accompagnement R&D chez Finance-innovation.
De son côté, le directeur général d’Ostrum AM, Philippe Setbon, préfère parler d’opérateur augmenté, à la fois pour les activités de front-office et de post-trade. L’utilisation de ces nouveaux outils permet ainsi de gagner «en risque, en efficacité, en productivité, au bénéfice du client mais aussi de la société de gestion qui gagne en compétitivité», explique ce dernier.
La data, nouvelle mine d’or des asset managers
Pour gagner en compétitivité grâce à la technologie, l’une des préoccupations majeures actuelles des asset managers reste l’utilisation des données, qu’elles soient internes ou externes. «La donnée est devenue la nouvelle mine d’or des asset managers. Dans une logique d’open banking, la question est de savoir comment s’assurer qu’on transforme la donnée externe pour gérer un client», explique Hermin Hologan. «L’ensemble des acteurs investissent beaucoup de temps pour mieux comprendre la donnée et mieux la gérer afin d’être capables de prendre des décisions de gestion qui sont importantes dans un environnement de taux bas», précise-t-il.
«Cela fait trente ans que je travaille dans cette industrie, où la donnée est omniprésente. Avant nous, d’autres acteurs ont réalisé sa valeur, allant même jusqu’à revendre de la donnée que l’on produisait nous-mêmes», confie Philippe Setbon. Le dirigeant estime d’Ostrum AM progresse «beaucoup» sur la gouvernance de la data. «La technologie nous fait accélérer sur la connaissance et l’exploitation de la donnée. On arrive à la récolter et on commence à l’exploiter, cela renvoie à tous les sujets de l’extra-financier», conclut-il.
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