
Les activistes ciblent plusieurs fusions d’envergure

En pleine consolidation, le secteur chimique constitue une cible de choix pour les investisseurs activistes. Avant même la finalisation de la fusion à 120 milliards de dollars entre Dow Chemical et DuPont attendue ce mois-ci, le projet de scission en trois entités (agriculture, matériaux, chimie de spécialité) du groupe élargi est combattu par quatre fonds d’arbitrage.
Third Point, actionnaire de Dow, a publiquement appelé à modifier ce projet en proposant de séparer la nouvelle entreprise en six entités. Glenview Capital Management et Jana Partners, autres actionnaires de Dow, ainsi que Trian, qui a investi dans DuPont, ont également critiqué le projet initial. «La priorité devrait être accordée à la création du bon nombre d’entités scindées et à l’allocation à ces entités des actifs appropriés, afin de permettre à chacune de créer le maximum de valeur à long terme pour les actionnaires», a déclaré dans un entretien au Wall Street Journal le fondateur de Jana, Barry Rosenstein.
Impact sur les salariés
Le différend porte notamment sur Dow Corning, qui fabrique des silicones utilisés dans les détergents et dans l’isolation des bâtiments. Les hedge funds souhaitent que ces actifs soient apportés à la société de produits de spécialité issue de DowDuPont, qui dégagera des marges plus élevées, et non à l’entreprise de matériaux, considérée comme un producteur de matières premières. La version initiale du projet de scission pourra être modifiée si onze des seize membres du conseil d’administration de DowDuPont l’acceptent. Pour Andrew Liveris, actuel PDG de Dow Chemical, tout changement devra tenir compte de l’impact sur les salariés.
De leur côté, le suisse Clariant et l’américain Huntsman font face à la fronde de White Tale qui détient plus de 10% du capital du groupe helvétique. Estimant que leur projet de rapprochement manque de cohérence stratégique, le fonds américain souhaite obtenir la convocation d’une assemblée générale extraordinaire pour remettre en cause cette transaction à 20 milliards de dollars. Déjà conseillé par Citigroup et UBS, Clariant a annoncé hier avoir appelé Goldman Sachs en renfort afin de l’aider à répondre aux attaques de cet investisseur activiste. Hariolf Kottmann, directeur général de Clariant, avait déclaré la semaine dernière qu’à l’exception de White Tale, aucun des vingt plus gros actionnaires du groupe ne s’était opposé à cette fusion.
Plus d'articles du même thème
-
Un ancien trader de Citi rejoint White Elk Partners
John Nihill, un ancien trader de Citi sur les taux de change, a rejoint le hedge fund White Elk Partners en tant que gérant, a appris Financial News. Il sera basé à Hong Kong et débutera en mai. White Elk Partners a été créé en 2023 par Carl Radford, un ancien gérant de Brevan Howard et BlueCrest. -
Le co-fondateur de Two Sigma, John Overdeck, revient au comité de direction
John Overdeck, co-fondateur du hedge fund américain Two Sigma Investments, retrouve une place au sein du comité de direction de l’entreprise, rapporte Bloomberg, citant une lettre aux investisseurs. John Overdeck et l’autre co-fondateur de Two Sigma, David Siegel, avaient démissionné de leurs postes de co-directeurs généraux tout en restant présidents en août 2024, point d’orgue de tensions entre les deux hommes. -
LFIS Capital lance une nouvelle stratégie d’arbitrage statistique
Le gérant alternatif français LFIS Capital a annoncé le lancement d’une nouvelle stratégie d’arbitrage statistique investie sur les actions européennes sur le réseau LinkedIn. Cette stratégie long-short systématique est gérée par Jean-Michel Lévy-Bruhl et François-Xavier Sapa, respectivement responsable des stratégies quantitatives et systématiques et responsable quant et technologie de LFIS Capital. Basée sur une approche de trading multi-fréquences, elle vise une volatilité cible de 10% et une détention moyenne des actifs inférieure à 10 jours. -
Bridgewater voit ses encours baisser en 2024
Bridgewater Associates a vu ses encours sous gestion reculer de 18,1 % en 2024 à 92,1 milliards de dollars, selon Reuters, qui cite des documents officiels. -
Un hedge fund londonien se relance plus d’un an après avoir fermé
Berry Street Capital Management, un hedge fund londonien s’appuyant sur une stratégie event-driven actions, va reprendre ses opérations plus d’un an après sa fermeture, rapporte Bloomberg. Le fondateur de la société de gestion alternative, Orkun Kilic, est parvenu à lever quelque 200 millions de dollars auprès de deux investisseurs dont le hedge fund Qube Research & Technologies, ajoute l’agence citant une source au fait des événements. -
ABC arbitrage s’interroge sur le futur de sa gestion pour compte de tiers
La société de gestion alternative française a subi une décollecte massive d'un investisseur nord-américain en 2024.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions