
Le Nobel attribué à Jean Tirole honore l'école d'économie française
Il est seulement le troisième Français dans son cas, après Gérard Debreu en 1983 et Maurice Allais cinq ans plus tard. Jean Tirole, âgé de 61 ans, X-Ponts, s’est vu décerner lundi le prix Nobel d'économie 2014 pour ses travaux sur le fonctionnement et la régulation des marchés, a annoncé l’Académie royale des sciences de Suède. «Jean Tirole est l’un des économistes les plus influents de notre temps», a-t-elle déclaré.
Selon l’Académie, les travaux de Jean Tirole ont montré que la régulation des marchés devait être soigneusement adaptée à l’environnement de chaque secteur plutôt que de reposer sur des mesures générales comme les limitations de prix. Le thème honoré par les jurés suédois cette année porte sur la façon de «dompter les grands groupes puissants» dans des secteurs auparavant dominés par des monopoles publics.
La concurrence et l’information sont deux des thèmes centraux sur lesquels a œuvré Jean Tirole. Il a notamment éclairé l’existence d’informations asymétriques, une réalité différente du postulat de concurrence pure et parfaite avancée par les penseurs néoclassiques. Il a poursuivi sa réflexion sur les règles du jeu qui peuvent inciter les monopoles à devenir plus efficaces, à limiter leur position dominante qui biaise la formation des prix et le choix des biens.
Il avait aussi proposé en 2003, avec l’économiste en chef du FMI Olivier Blanchard, de créer un contrat de travail unique et de moduler les contributions des entreprises à l’assurance chômage en fonction de leur taux de recours au licenciement. Hier, à l’occasion d’une conférence de presse impromptue, le nouveau prix Nobel a répété que la France doit mettre en œuvre des réformes «assez vite», notamment pour son marché du travail, «dans un état assez catastrophique».
Professeur au MIT pendant 7 ans après y avoir décroché un PhD, l’économiste a aussi contribué, avec son collègue Jean-Jacques Laffont, à imposer la Toulouse School of Economics (TSE), qu’il préside, parmi les grandes universités mondiales. Ce prix constitue aussi une belle publicité pour la formation économique française.
Le quasi-monopole des Américains sur le Nobel d’économie «ne reflète qu’une situation dans laquelle les Etats-Unis ont beaucoup investi pour attirer les meilleurs économistes. A notre pays de relever le défi, de garder ses meilleurs éléments et de faire venir des étrangers talentueux, comme il sait encore le faire en mathématiques», soulignait Jean Tirole dans un entretien à Challenges début octobre.
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