
Le London Stock Exchange veut changer de braquet dans les indices

Sautant dans le train en marche, le London Stock Exchange (LSE) a confirmé hier avoir entamé des négociations avec l’américain Northwestern Mutual Life Insurance (NMLI), qui a mis en vente en janvier dernier Russell Investments, sa filiale de gestion d’actifs et d’indices boursiers. Les prétendants déjà cités par la presse outre-Atlantique sont l’américain MSCI (autre acteur important dans les indices), Canadian Imperial Bank of Commerce et plusieurs fonds de capital-investissement comme Blackstone et Bain Capital.
La valeur de Russell, acquis par NMLI en 1999 pour un milliard de dollars, est estimée à 3 milliards, ce qui fait apparaître des multiples de valorisation relativement élevés. L’activité d’indices vaudrait à elle seule 2,4 milliards de dollars, soit 12 fois ses bénéfices avant impôt 2013. Avec le pôle de gestion d’actifs (qui gère 260 milliards et a réalisé 100 millions de résultat imposable), le multiple passerait à 10 fois les bénéfices.
«Les discussions sont toujours en cours et il n’y a aucune certitude qu’elles aboutissent. Si une transaction avait lieu, LSE aurait l’intention de la financer en partie via une augmentation de capital», indique l’opérateur de la Bourse de Londres.
L’intérêt du LSE –tout comme celui de MSCI– se porte sur les indices, qui sont une source de diversification importante pour lui. En 2011, le LSE avait acquis auprès de Pearson les 50% qu’il ne possédait pas dans FTSE International, connu pour être le créateur de l’indice phare de la Place de Londres, le FTSE 100. Menacées par la concurrence des plates-formes alternatives, les marchés d’actions traditionnels ont entamé une course à l’information financière, dont les fournisseurs d’indices sont un des pourvoyeurs. Le poids de l’information dans les revenus du LSE est passé de 28% pour l’exercice 2007/2008 à 42% en 2012/2013.
L’explosion du marché des fonds indiciels cotés (ETF) a logiquement nourri la demande pour l’activité autour des indices. La production d’indices permet également de construire des produits structurés et dérivés générateurs de marge, que le LSE peut ensuite coter, puis compenser sur LCH.Clearnet, dont il a acquis une participation de contrôle en 2013.
Enfin, Russell, basé à Seattle, offrirait au LSE une présence importante aux Etats-Unis, alors que FTSE International peine à traverser l’Atlantique. Un rapprochement entre les deux acteurs, qui gèrent des produits similaires, réduirait aussi les coûts.
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