
Le gouvernement facilite les investissements étrangers dans les fonds français

Les étrangers vont pouvoir investir plus facilement dans les fonds français. Un décret paru la semaine dernière précise les conditions d’intervention des intermédiaires inscrits. Cette mesure était attendue par la Place pour favoriser la compétitivité de la gestion hexagonale.
«Aujourd’hui les non-résidents sont obligés d’ouvrir un compte en France [pour investir dans des fonds français], avec l’intermédiaire inscrit ils n’auront plus cette obligation», explique Eric Sidot, juriste à l’Association française de la gestion financière (AFG). L’intermédiaire inscrit pourra en effet ouvrir un compte-titre en son nom et y inscrire des parts de fonds détenues pour le compte d’investisseurs étrangers. Cette possibilité existait depuis 2001 pour les souscriptions d’actions et obligations cotées. Dans le cadre du groupe Frog de promotion de la compétitivité de gestion hexagonale, l’AFG et le régulateur, l’Autorité des marchés financiers (AMF), ont proposé de l’étendre aux fonds. Le gouvernement leur a donné raison à l’occasion de la loi Sapin 2, que le décret vient détailler.
«La société de gestion va avoir une vision plus fine de qui souscrit à ses fonds. Si elle peut mieux gérer le passif de ses fonds, elle va pouvoir mettre en œuvre une allocation d’actifs en adéquation», se félicite aussi Eric Sidot. L’intermédiaire inscrit aura en effet l’obligation de communiquer le nom de ses clients porteurs de parts, si le fonds le demande. Dans l’affaire Madoff, le registre du fonds Luxalpha, contenait à la fois les noms des banques intermédiaires et des investisseurs finaux. «Remonter la chaîne de propriété jusqu’à l’actionnaire final fut extrêmement délicat, faute de règles claires», explique Stéphanie Saint-Pé, déléguée générale de l’Afti, l’association qui représente les professionnels du post-marché, «le cas Luxalpha en France ne serait pas possible puisque la notion d’intermédiaire inscrit permet d’identifier sans aucun doute l’actionnaire final».
Stéphanie Saint-Pé souligne que les banques hexagonales qui développent des services d’ «agent de transfert», c’est-à-dire de guichet unique pour les investisseurs, sur le modèle luxembourgeois, vont désormais avoir une palette complète d’outils. «Créer un agent de transfert, sans avoir un statut d’intermédiaire inscrit aurait été moins efficace.»
Plus d'articles du même thème
-
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
L’étrange disparition de la plateforme de crowdfunding Koregraf
Inter Invest ferme la société un an seulement après l'avoir achetée. Fin février, la présidence avait été confiée à Jérôme Bulté, un manager de transition lié à seize procédures collectives. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois. -
Amundi et Victory Capital deviennent partenaires stratégiques
Le groupe français détient désormais 21,2% de la société de gestion américaine et il devrait monter jusqu'à 26,1% dans les prochains mois. -
GAM externalise sa gestion dette émergente
Gramercy Funds Management assurera désormais la gestion des stratégies dette émergente de la société de gestion suisse. -
VanEck revient sur le marché chinois
La société de gestion américaine VanEck a établi une filiale de gestion de fonds privés à Shanghai, rapporte Reuters, qui souligne que la société a obtenu le feu vert réglementaire des autorités chinoises le 26 mars. Van Eck, qui gère quelque 114 milliards de dollars, avait tenté d'établir une société de gestion en Chine pour y gérer des fonds mutuels avant d’abandonner son projet en 2023.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions