
Le FRR gagne en souplesse pour ses investissements

Le Fonds de réserve des retraites (FRR) gagne en liberté pour chercher du rendement dans un contexte de taux bas. Un arrêté publié hier permet à l’établissement public d’investir jusqu’à 20% de son actif dans des fonds d’investissement. Jusqu’alors, le fonds conçu en 2001 pour participer à la pérennité des régimes de retraites, devait s’en tenir à 15%. «Passer de 15 à 20% de parts d’OPC [ndlr : organismes de placement collectifs] au sein de notre portefeuille va nous permettre d’accélérer nos investissements en actifs non cotés en accédant à différents fonds et notamment à des fonds infrastructures», explique à l’Agefi, Yves Chevalier, membre du directoire du FRR. «Comme tous les investisseurs institutionnels, nous sommes confrontés à une baisse considérable des taux d’intérêts et nous sommes à la recherche d’actifs qui nous procurent des revenus réguliers supérieurs à ceux d’un portefeuille obligataire avec un risque qui demeure maîtrisé», poursuit-il.
En 2015, le fonds, qui investit beaucoup en obligations d’Etats et d’entreprises bien notés, a réalisé une performance de 3,08% contre 8,75% en 2014. Alors que, depuis 2011, le FRR verse chaque année 2,1 milliards d’euros à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) et ne reçoit plus d’abondement, il a vu son actif net se réduire à 36,3 milliards d’euros à la fin de 2015 contre 37,2 milliards d’euros un an plus tôt.
Dans le contexte de taux bas, le fonds, comme beaucoup d’investisseurs institutionnels, est déterminé à se tourner vers les actifs dits illiquides. Il a annoncé qu’il allait déployer quelque 2 milliards d’euros dans les domaines du capital-investissement, des infrastructures, de l’immobilier et de la dette. «Il faut faire de bons choix, de plus en plus d’investisseurs se tournant vers ces classes d’actifs, et demeurer très rigoureux dans la sélection des investissements», reconnaît Yves Chevalier. Le FRR a lancé un appel d’offres en mai en vue de sélectionner des gérants de fonds dédiés à la dette privée d’entreprises françaises. Il pourra attribuer jusqu’à six mandats de 12 ans pour gérer quelque 600 millions d’euros. Le fonds devrait lancer de nouveaux appels d’offres avant l'été et à l’automne pour la gestion de fonds de fonds et de fonds dédiés au capital-investissement pour environ 800 millions d’euros. Les quelque 600 millions d’euros d’investissements en actifs illiquides restants se feront directement via la souscriptions de parts d’OPC et donc sans appel d’offres.
Plus d'articles du même thème
-
Jims test article Part 2
jims test sub headline with some extra info -
Le Jour de la Libération rebat les cartes
Retrouvez comme chaque semaine le coup d’œil de DeftHedge sur le marché des changes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions