
Le Crédit Coopératif prépare la rationalisation de ses gestions d’actifs

Membre du groupe BPCE spécialiste de l’économie sociale et solidaire (ESS), le Crédit Coopératif veut créer des synergies entre deux de ses quatre filiales de gestion d’actifs, Ecofi Investissements (Ecofi) et Esfin Gestion. Il l’a expliqué lundi lors de la présentation de ses résultats annuels. Le 29 décembre dernier, Ecofi est passée de 60% à 100% du capital d’Esfin Gestion, qui était notamment détenue par l’Institut de développement de l'économie sociale (IDES). Un rapprochement physique est prévu d’ici à la fin 2019, et une fusion est en réflexion.
Ecofi gère 9,7 milliards d’euros d’encours (pour 1 milliard de collecte nette en 2017) en OPC classiques avec une forte dominance en investissement socialement responsable (ISR), qui représente 77% des encours de ses fonds ouverts, pour le compte d’institutionnels de l’ESS, comme des mutuelles d’assurances. De son côté, Esfin Gestion réalise du capital-développement dans les entreprises de l’ESS. Il gère 175 millions d’euros, et a réalisé 25 nouveaux investissements en 2017 pour un montant de 18,3 millions.
Premier objectif : «rationaliser les interlocuteurs», a expliqué hier Jean-Louis Bancel, président du Crédit Coopératif. Ecofi avait développé des poches d’investissement solidaire et faisait donc des analyses de crédit d’entreprises dans lesquelles Esfin Gestion avait investi en haut de bilan, et qui travaillaient parfois aussi avec le Crédit Coopératif.
Le deuxième but est commercial. «Les frontières historiques entre le coté et le non-coté se réduisent», a souligné Jean-Louis Bancel, citant l’exemple d’une mutuelle souhaitant créer un fonds d’épargne salariale solidaire «90-10», avec 10% investis en non-coté. Ecofi pourrait aller chercher ces 10% parmi les coopératives ou associations dans lesquelles Esfin Gestion a investi. Le fonds HLM d’Ecofi offre un autre domaine de coopération avec Esfin Gestion.
«Les structures de l’ESS ont peu accès aux fonds propres, car elles ont des supports méconnus ou peu liquides, explique Marc Becquart, directeur financier du Crédit Coopératif. L’idée est de leur apporter une réponse globale de financement, en dette (Esfin Gestion) ou en quasi fonds propres (Ecofi), et de mettre en relation les clients finaux des deux sociétés de gestion tout en respectant les murailles de Chine entre elles.»
Les deux autres filiales, BTP Capital Investissement et Impulse Europe, ne sont pas concernées.
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