Asset Management

Le coronavirus chamboule le secteur de la gestion d’actifs

Les encours mondiaux gérés devraient connaître cette année leur première baisse de la décennie, avec des effets importants sur l’industrie.
Laurence Marchal
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Au premier trimestre 2020, les encours mondiaux des fonds ouverts ont perdu 10,8% à 41.100 milliards de dollars.  -  Image par Gerd Altmann de Pixabay

Le Covid-19 et la crise économique qui va en découler devraient provoquer la première chute des encours du secteur mondial de la gestion d’actifs de la décennie qui s’achève, selon une étude de Cerulli Associates. Au premier trimestre, les encours des fonds ouverts à l'échelle mondiale ont décliné de 10,8% à 41.100 milliards de dollars, selon les derniers chiffres de l’Efama et de l’ICI. Toutefois, après 2020, le secteur devrait se redresser et croître, grâce à la demande des pays en voie de développement, notamment l’Asie. Les avancées en matière de technologie et de produits donneront aux sociétés de gestion internationales davantage de moyens d’accéder aux segments de clientèle porteurs.

«Alors que la pandémie du coronavirus continue d’affecter l’économie mondiale au second semestre 2020 et au-delà, les sociétés de gestion devront trouver des moyens de retenir les investisseurs dans leurs produits et d’éviter une fuite vers les liquidités», estime André Schnurrenberger, managing director, Europe, de Cerulli Associates.

Cerulli s’attend à ce que les allocations aux fonds dans le monde deviennent plus conservatrices sur la première moitié de la prochaine décennie. Les investisseurs mondiaux vont chercher à se repositionner et les actifs récupérés des fonds actions devraient s’orienter vers les fonds monétaires. Dans un contexte de taux bas appelé à durer, les rendements des fonds obligataires ne seront pas suffisants pour inciter les investisseurs à délaisser la sécurité et stabilité des fonds monétaires pour investir sur ces supports.

Pour André Schnurrenberger, «les sociétés de gestion devraient allouer des ressources à l’éducation des investisseurs sur la manière de gérer une correction de marché, en mettant en œuvre des analyses de scénarios de la dernière crise mondiale en 2008». Cela sera particulièrement utile dans ces pays où les investisseurs issus des classes moyennes émergentes sont entrés sur le marché au cours de la dernière décennie et n’ont jamais vécu une correction importante avant celle du Covid-19.

Les concentrations vont repartir à la hausse

D’un point de vue plus général, Cerulli note que la baisse des marchés actions prive les sociétés de gestion d’un soutien de taille. Cela sera un véritable défi pour le secteur qui est déjà confronté à d’importants enjeux comme la compression des frais, la montée en puissance de la gestion passive et une marchandisation de la gestion d’actifs. Cerulli anticipe un retour de la concentration des sociétés de gestion en 2021, après une pause au premier semestre 2020 en raison du coronavirus. Les sociétés de gestion peu performantes constitueront une cible idéale pour des géants de la gestion.

«Il est encore difficile de dire quel sera l’impact véritable de la pandémie sur le secteur de la gestion d’actifs. Mais elle va inévitablement dominer les pensées et l’activité des sociétés de gestion dans les mois et années qui viennent. Les sociétés de gestion qui répondent avec efficacité aux besoins de leurs clients dans ces moments sans précédent trouveront un ensemble d’opportunités», conclut André Schnurrenberger.

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