
La Fed passe de la parole aux actes
Après avoir annoncé en juin dernier qu’elle commencera à diminuer les rachats de dette en cours d’année, la Réserve fédérale américaine (Fed) a précisé hier, à l’occasion de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), que la réduction de son bilan débutera en octobre. La Fed a accumulé 4.500 milliards de dollars d’actifs depuis la crise financière de 2007-08.
Comme annoncé en juin dernier, elle commencera par diminuer ses rachats de dette de 10 milliards de dollars le mois prochain, dont 6 milliards pour les bons du Trésor et 4 milliards pour les obligations adossés à des créances immobilières et la dette des agences publiques. Ce montant augmentera de 10 milliards chaque trimestre jusqu’à atteindre 50 milliards.
La Fed a également décidé à l’unanimité de maintenir ses taux directeurs dans la fourchette de 1% à 1,25%. Wall Street attendait largement cette décision. Les «dots» (fourchette de taux jugée appropriée par les 16 participants à la réunion du FOMC) pointent clairement vers une troisième augmentation des taux d’ici à la fin de l’année : seulement quatre membres privilégient le statu quo, contre onze qui sont sur une trajectoire de hausse d’un quart de point (comme en mars et juin) et un sur un demi-point d’augmentation.
Ces anticipations montrent qu’un consensus – même s’il n’est pas total – se dégage, malgré certains signaux d’alerte, comme la faiblesse persistante de l’inflation aux Etats-Unis depuis plusieurs mois. Celle-ci s’est d’ailleurs matérialisée – en dépit des chiffres sur les prix à la consommation publiés jeudi dernier faisant état d’un rebond – dans les prévisions économiques publiées par la Fed au cours de la réunion du FOMC : l’institution anticipe désormais une hausse de l’indice de base des prix à la consommation de 1,5% en 2017, soit une dégradation de 0,2 point par rapport à la projection faite en juin, et de 1,9% en 2018 (contre 2% initialement). Or, la Fed conserve son objectif d’inflation à long terme à 2%.
«Cela signifie que la Fed [...] fait le pari qu’une fois disparus les facteurs temporaires qui ont pesé sur l’inflation, la tension du marché du travail justifiera des taux plus élevés», estime Thomas Julien, économiste chez Natixis. Ce décalage entre les dots et l’état de l’inflation a paru plutôt «belliciste» à certains analystes-crédit. La crainte de voir la Fed poursuivre sa politique en dépit d’une stagnation de l’inflation a pesé sur les Treasuries. Le rendement à 10 ans s’est ainsi tendu jusqu’à 2,29% hier (le plus élevé depuis le 8 août), contre 2,239% la veille.
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