
La délégation de gestion a le vent en poupe en Europe

L’affaire Madoff n’a pas tué la délégation de gestion. Le marché est même en pleine expansion en Europe et constitue «l’une des opportunités à la plus forte croissance pour les gestionnaires d’actifs», soulignait la semaine dernière Cerulli Associates dans un communiqué. Sur le Vieux Continent, les actifs confiés à des gérants tiers ont crû de 16% en 2017, après une hausse de 15% en 2016, souligne le cabinet américain dans une étude intitulée European Distribution Dynamics 2018. Les encours atteignent désormais 480 milliards d’euros et totalisent environ 5,4% de la collecte nette des fonds ouverts et des ETF (exchange traded funds). La délégation de gestion (subadvisory) pourrait encore drainer «entre 30 milliards d’euros et 60 milliards d’euros par an, dans les années à venir», estime Cerulli Associates.
L’Allemagne et l’Espagne préfèrent les fonds de fonds
1.290 fonds gérés par des tiers ont été identifiés par l'étude. Leur gestion a été déléguée par plus de 100 sponsors (banques, conseillers en gestion de patrimoine, consultants, institutions…) qui ne disposent pas de telle ou telle expertise d’investissement. Le Royaume-Uni et l’Italie sont les pays les plus dynamiques, tant en terme de croissance des encours qu’en nombre de véhicules. Le premier concentre 37% du marché européen et héberge le premier délégataire de la région, St. James’s Place. Le gestionnaire de fortune britannique affiche au total 90 milliards de livres (102 milliards d’euros) d’encours. Quant à l’Italie, elle s’arroge 15% de parts de marché et la croissance la plus forte, selon Cerulli Associates.
En revanche, la délégation de gestion est «moins populaire» en Espagne et en Allemagne où les investisseurs préfèrent les fonds de fonds, qui agrègent les expertises de plusieurs gestionnaires.
Dans la délégation de gestion, les distributeurs ont aujourd’hui tendance à réduire le nombre de leurs partenaires stratégiques. «Beaucoup de banques et de gestionnaires de fortune auraient eu entre 15 et 20 partenaires stratégiques il y a quelques années, mais aujourd’hui elles en auront plutôt autour de 10», estime le cabinet de conseil. Mais en contrepartie de frais de gestion plus faibles, les gestionnaires délégués peuvent espérer engager une relation de long terme, «de plus de dix ans dans de nombreux cas», pointe Angelos Gousios, directeur de la recherche retail européenne chez Cerulli Associates et principal auteur du rapport.
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