
Comgest mise sur de nouveaux relais aux Etats-Unis

Comgest tisse sa toile aux Etats-Unis. Deux ans après le recrutement de deux commerciaux à Boston, la boutique parisienne de gestion d’actifs franchit un nouveau pas. «Nous allons lancer à l’automne des fonds de droit américain pour les institutionnels locaux, déclare à L’Agefi Arnaud Cosserat, président de Comgest. Ils répliqueront nos stratégies globales, monde hors Etats-Unis et marchés émergents. Nous avons déjà environ un milliard d’euros d’encours pour des fonds de pension et fondations américains.»
Ces produits s’ajouteront aux fonds et mandats de droit irlandais. Pour autant, fidèle à sa ligne depuis 33 ans, Comgest ne fait pas de promesses mirifiques, à coup de doublement d’actifs en cinq ou dix ans. «Nous voulons augmenter notre taux de notoriété mais ne cherchons pas à tout prix à faire croître nos encours, explique Arnaud Cosserat. En vertu de la loi des grands nombres, si l’on augmentait les encours trop rapidement, il pourrait être difficile de maintenir les surperformances, même dans un univers d’investissement aussi large que le nôtre.» La maison affiche 27,4 milliards d’euros d’encours au 30 juin, contre 28,3 milliards fin décembre.
Des paris sur la Bourse de Tokyo
Les ventes ont elles aussi décru, après les 2 milliards engrangés en 2017, année euphorique pour les marchés actions. «A fin septembre, nous avons collecté environ 400 millions d’euros au total en net, et 750 millions sur les seuls fonds ouverts, pour beaucoup grâce à nos fonds actions Japon et Europe, précise le dirigeant. Le Japon est devenu notre cinquième stratégie avec plus d’un milliard d’euros d’actifs derrière les pays émergents (12 milliards), l’Asie (2,2 milliards), l’Europe (7,8 milliards) et nos fonds Monde (3,2 milliards).»
La société de gestion profite de ses paris sur la Bourse de Tokyo, au plus haut depuis 27 ans. A l’inverse, la performance des fonds phare Magellan (3 milliards d’euros d’encours) et Comgest Growth Emerging Markets (5,5 milliards) a chuté de 14% entre le 1er janvier et le 11 octobre. «C’est seulement la deuxième année en vingt ans qu’ils sous-performent leur indice de référence dans une phase de baisse, et l’année n’est pas terminée», relativise Arnaud Cosserat.
Comgest ne va pas changer sa recette ou se couvrir contre les effets de change. «Nous avons une approche plutôt micro, explique son président. Nous recherchons des entreprises qui génèrent une croissance forte et durable quel que soit l’environnement, telles Assa Abloy et Geberit dans le BTP ou Johnson & Johnson et Coloplast dans la santé.»
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