
BlackRock songe à ouvrir une société de gestion à Paris

BlackRock pourrait ouvrir une société de gestion à Paris. L’information, révélée par Ignites Europe, a été confirmée par une source proche du groupe. Installée dans la capitale française depuis dix ans, la succursale du géant américain est pour le moment uniquement commerciale. «A ce stade rien n’est encore décidé et BlackRock considère aussi d’autres sites en Europe continentale pour installer une société de gestion», nuance cette même source. Le groupe souhaiterait faire agréer une société de gestion alternative AIFMD en support du développement actuel de cette activité basée pour l’Europe au Royaume-Uni et en Irlande. «Cette décision n’est donc pas liée au Brexit», affirme encore la source.
Le bureau parisien de BlackRock compte aujourd’hui environ 35 personnes qui vendent à la fois des fonds passifs et actifs. La succursale, dirigée depuis 2015 par Stéphane Lapiquonne, s’adresse à la clientèle institutionnelle et retail. Dans un entretien à NewsManagers (groupe Agefi), Stéphane Lapiquonne expliquait récemment que le bureau de Paris avait été renforcé au cours de ces trois dernières années par une équipe de six personnes dédiées à l’activité de «real estate».
Surtout, Jean-François Cirelli, ancien numéro deux de GDF-Suez (devenu Engie), en a pris la présidence en 2016. Ce dernier serait au cœur des négociations pour convaincre Larry Fink, co-fondateur de BlackRock, de s’installer à Paris. Le businessman américain a aussi été convié en grande pompe à Versailles au début de l’année par Emmanuel Macron qui avait alors réuni de nombreux dirigeants d’entreprises internationales pour vanter l’attractivité du pays.
La Place de Paris a également mené, depuis le vote sur le Brexit, une offensive envers les acteurs anglo-saxons pour les convaincre de s’installer à Paris. Des facilités ont été mises en place, comme par exemple un enregistrement accéléré des agréments de fonds ou de sociétés de gestion.
Reste que Paris est loin d’avoir gagné la bataille contre le Luxembourg et l’Irlande. Ces deux pays ont confirmé leur suprématie l’an dernier avec des montants records collectés par les fonds qui y sont basés. Des sociétés de gestion comme M&G et Threadneedle ont déjà décidé d’y transférer les actifs de leurs clients européens qui étaient encore logés dans des véhicules de droit britannique. La Place de Paris peut toutefois se consoler en accueillant parfois les gérants des fonds enregistrés dans ces pays. C’est le cas par exemple de Schroders qui a ouvert une société de gestion l’an dernier à Paris spécialisée dans les infrastructures.
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