
Amundi résiste dans un contexte moins favorable

Amundi a présenté un résultat net ajusté de 324 millions d’euros au premier trimestre 2022, en hausse de 5% sur un an, selon ses résultats trimestriels publiés ce vendredi. Un signe de «résilience» du modèle du gestionnaire d’actifs du groupe Crédit Agricole dans un contexte de marché «moins favorable», selon sa directrice générale Valérie Baudson, qui s’exprimait à l’occasion de la présentation des résultats à la presse.
Amundi affiche des encours sous gestion de 2.021 milliards d’euros à la fin mars 2022, en progression de 15,1% sur un an mais en repli de 2,1% par rapport à fin décembre 2021. La société de gestion a subi un effet de marché et de change négatif de 46,4 milliards d’euros au premier trimestre 2022 tandis que sa collecte nette s’élève à un total de 3,2 milliards d’euros sur la période (contre 65,4 milliards au T4 2021). Cette collecte s’est avérée dynamique sur les stratégies moyen-long terme (+21 milliards d’euros de collecte au T1 22 dont 11 milliards sur les fonds diversifiés) et sur les joint-ventures (+8,4 milliards d’euros) mais a été plombée par des sorties nettes de 26,3 milliards d’euros sur les produits de trésorerie. «Ces rachats sont liés au contexte de taux et se concentrent sur la clientèle des entreprises», a précisé Nicolas Calcoen, directeur général délégué d’Amundi.
Valérie Baudson souligne, de son côté, la collecte de 14,1 milliards d’euros sur le segment des clients particuliers, dont 11,9 milliards l’ont été via les distributeurs tiers. Elle a également salué les effets «positifs» de l’intégration de Lyxor Asset Management, acquis auprès de Société Générale fin décembre 2021. Amundi a ainsi collecté 10,6 milliards d’euros en gestion passive au premier trimestre 2022, portant ses encours dans ce domaine à 309 milliards d’euros fin mars. L’entreprise a bénéficié d’une collecte de 8,8 milliards d’euros dans les fonds indiciels cotés (ETF) sur le trimestre, faisant de la firme le deuxième collecteur en Europe sur ce segment avec une part de marché sur la collecte de 22%. «Cette excellente dynamique commerciale résulte notamment du renforcement de la gamme liée à l’acquisition de Lyxor. Au total, les encours en ETF s’élèvent à 191 milliards d’euros fin mars 2022», observe la société de gestion. Concernant l’intégration effective de Lyxor, Valérie Baudson a déclaré que les équipes avaient été rapprochées dès le début du premier trimestre et que les premières migrations informatiques avaient «réussi».
Les sanctions contre les ressortissants russes «appliquées dès la première seconde»
Les revenus nets de gestion du groupe atteignent 835 millions d’euros, contre 770 millions d’euros au premier trimestre 2021. Ces revenus comprennent les commissions nettes de gestion, qui ont progressé de 16,3% à 766 millions d’euros, et les commissions de surperformance, «en voie de normalisation» selon Nicolas Calcoen, qui ont diminué de 37,3%, à 71 millions d’euros.
Selon le consensus réalisé par FactSet, les analystes anticipaient en moyenne un résultat net ajusté de 304 millions d’euros et des revenus de 813 millions d’euros au premier trimestre. Les charges d’exploitation sont quant à elles ressorties à 433 millions d’euros, contre 376 millions d’euros pour la période correspondante de 2021, qui n’incluait pas Lyxor.
«Nous sommes conscients que l’environnement économique est moins favorable. Nous restons confiants. Même si le ralentissement de la collecte constaté est tout à fait cohérent avec la situation observée à la fin du premier trimestre, tous nos relais de croissance sont en marche et devraient nous permettre de traverser cette année sereinement», a commenté la directrice générale d’Amundi.
Interrogée sur les actions du gestionnaire relatives au conflit russo-ukrainien, Valérie Baudson a indiqué que les sanctions européennes et internationales visant les ressortissants russes et biélorusses avaient été appliquées «dès la première seconde» et que l’exposition aux actifs russes et ukrainiens d’Amundi représentait 0,01% de ses encours. La firme a dû suspendre cinq fonds, deux dédiés à des clients et trois fonds ouverts qui resteront suspendus tant que leur valorisation ne peut être évaluée correctement.
Par ailleurs, elle n’a pas souhaité commenter la rumeur d’un éventuel rapprochement avec la société de gestion italienne Anima, qui compte comme principal actionnaire Banco BPM, banque italienne dont Crédit Agricole a acquis 9,18% du capital le 7 avril dernier.
Quant au sujet des crypto-actifs, Valérie Baudson a indiqué qu’Amundi continuait de regarder de près les marchés, notamment la manière dont les banques centrales travaillent sur le sujet, mais n’avait aucun projet de développer des produits liés au bitcoin ou ses équivalents.
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