
Amundi a fait carton plein en 2016

Amundi ne connaît pas la crise. Alors que ses concurrents peinent à collecter, à l’image jeudi du britannique Henderson et de Natixis, le premier gérant d’actifs européen a annoncé vendredi une collecte nette de 23,1 milliards d’euros au quatrième trimestre, qui porte à 62,2 milliards les flux nets sur l’ensemble de 2016. La publication confirme le retour à meilleure fortune de l’activité des réseaux Crédit Agricole et Société Générale, qui ont collecté 2 milliards d’euros sur les actifs longs.
«Nos résultats sont très satisfaisants car nous avons atteint et même dépassé tous les objectifs annoncés lors de la cotation d’Amundi en novembre 2015», a souligné Yves Perrier, le directeur général du groupe. «En termes de collecte, puisque que nous visions un objectif moyen de 40 milliards d’euros, mais aussi au niveau de notre résultat net qui a progressé de 8% contre 5% annoncé, tandis que le coefficient d’exploitation de 52,3% est inférieur à la cible de 55% ».
Le gérant, qui prévoit de lancer une augmentation de capital fin mars ou en avril pour financer l’acquisition de l’italien Pioneer, a engrangé un bond de 10 milliards d’euros de sa collecte dans ses réseaux internationaux et dans ses joint-ventures. Poussées par l’Asie, notamment la Chine et l’Inde, ces dernières ont collecté 24,8 milliards d’euros sur l’ensemble de 2016, soit 2,5 fois leur objectif annuel. Leur part dans les encours de détail grimpe ainsi sur un an de 27,8% à 32,4%.
Dynamique favorable en France Si les réseaux de détail français affichent toujours une décollecte de 2,6 milliards d’euros sur l’exercice, la collecte a atteint 1,7 milliard sur le seul quatrième trimestre, dont 1,5 milliard sur les actifs à moyen et long terme (MLT). «On voit une dynamique favorable s’enclencher dans les réseaux à la faveur de la volonté des assureurs d’augmenter la part des unités de compte dans les contrats d’assurance-vie», a souligné Yves Perrier.
La clientèle institutionnelle (fonds de pension, banques centrales, fonds souverains et entreprises) a en revanche nettement ralenti le rythme de ses souscriptions au quatrième trimestre, tant sur trois mois (-86%) que sur un an (-64%), avec à la clé une collecte annuelle en baisse de 28% à 27,5 milliards d’euros. En termes de classe d’actifs, les actifs MLT plus rémunérateurs ont représenté l’an dernier 73% de la collecte, contre une part de 56% en 2015.
Confiant dans ses perspectives et dans sa situation financière, caractérisée par un endettement nul et un capital excédentaire de 1,5 milliard d’euros hors prise en compte du rachat de Pioneer, Amundi proposera une hausse de 7,3% de son dividende à 2,2 euros par titre.
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