Toute l’actualité du secteur des transports et de ses principales entreprises, des compagnies aériennes (Air France-KLM, Lufthansa, Ryanair, EasyJet…) aux spécialistes du ferroviaire (SNCF, Alstom, Siemens Mobility), en passant par la logistique (CMA CGM, Maersk...).
Lufthansa a annoncé hier une perte nette de 1,5 milliard d’euros sur la période d’avril à juin 2020, à comparer à un bénéfice net de 226 millions au deuxième trimestre 2019. Son chiffre d’affaires a plongé de 80% à 1,89 milliard, tandis que sa perte opérationnelle ajustée a atteint 1,68 milliard, après un bénéfice de 754 millions un an plus tôt. Le transporteur allemand a prévenu que son résultat opérationnel ajusté serait «clairement négatif» au second semestre et en baisse sensible sur l’ensemble de l’exercice 2020, en raison des restrictions pesant toujours sur les déplacements internationaux. D’ici à la fin de l’année, il prévoit de revenir à un taux d’utilisation des capacités de 95% sur le court- et moyen-courrier et de 70% sur le long-courrier.
Une majorité (55%) de compagnies aériennes envisage des réductions d’effectifs dans les 12 mois à venir en raison d’une reprise du trafic aérien freinée par les incertitudes liées au Covid-19, selon un sondage publié hier par l’Association internationale du transport aérien (Iata). Une proportion de 45% des dirigeants du secteur a indiqué avoir déjà réduit les effectifs pour cette même raison. 57% d’entre eux s’attendent à une rentabilité en recul au cours des 12 prochains mois et pensent que les prix des billets pourraient baisser en raison de la faible reprise de la demande. A contrario 19% misent sur une hausse progressive des tarifs une fois que l'équilibre entre l’offre et la demande sera retrouvé.
La compagnie britannique à bas coûts anticipe une perte plus faible au quatrième trimestre de son exercice 2019-2020 que celle du troisième trimestre en raison d’un volume de passagers transportés plus élevé que prévu. EasyJet prévoit désormais des vols représentant 40% de ses capacités au quatrième trimestre, contre 30% anticipé auparavant. Elle a consommé 774 millions de livres (860 millions d’euros) de trésorerie au troisième trimestre, clos le 30 juin, contre une prévision de 1 milliard de livres. Sa perte avant impôts, hors éléments exceptionnels, a atteint 324,5 millions de livres sur le trimestre écoulé, contre un bénéfice de 174,2 millions dégagé un an plus tôt.
Ryanair ne prévoit pas de réduire sa capacité vers l’Espagne bien que le gouvernement britannique ait déconseillé les voyages non essentiels vers ce pays en raison du coronavirus, décision que le directeur général de la compagnie irlandaise, Michael O’Leary, a qualifié de «réaction excessive mal gérée». Londres a décidé d’imposer ce week-end une ‘quatorzaine’ aux voyageurs de retour d’Espagne après une recrudescence des cas de coronavirus, revenant ainsi sur sa décision du 10 juillet, qui avait mis fin à cette exigence. La compagnie à bas coûts a d’autre part indiqué hier qu’elle pourrait réexaminer son projet de fermer trois bases en Allemagne après que les pilotes ont accepté une baisse des salaires afin de limiter les suppressions d’emplois.
American Airlines a fait savoir hier qu’elle disposait d’un financement pour treize des seize Boeing 737 MAX qu’elle doit recevoir cette année, ainsi que pour quatre autres sur les dix qui doivent lui être livrés en 2021, selon un document déposé auprès des autorités boursières américaines. La compagnie aérienne n’a en revanche pas réuni le financement des 16 Airbus A320neo qu’elle doit recevoir en 2021. Ces derniers restent soumis à une taxe à l’importation de 15% aux Etats-Unis. American Airlines a souligné qu’elle ne prendrait livraison que d’avions entièrement financés et a engagé des pourparlers avec Boeing afin d’obtenir une aide financière pour recevoir les avions 737 MAX restants. Elle a retiré l’avion de ses programmes de vol jusqu’au 9 septembre, dans l’attente du feu vert des autorités à la remise en service de l’appareil.
British Airways, le plus grand opérateur mondial de Boeing 747, a annoncé vendredi le retrait, avec effet immédiat, de sa flotte d’avions de ligne gros-porteur. Le modèle 747 de Boeing, l’un des avions commerciaux les plus connus au monde, devait initialement opérer ses derniers vols pour British Airways en 2024, après plus de 50 ans de service. La pandémie, qui a plongé le secteur aérien dans une crise sans précédent, a accéléré ce mouvement de retrait. «Nous allons opérer davantage de vols sur des avions modernes et plus économes en carburant, tels que nos nouveaux A350 et B787», a ajouté la filiale du groupe IAG.
La filiale de mobilité du conglomérat industriel allemand Siemens a remporté une commande d’une valeur d’un milliard d’euros auprès de Deutsche Bahn pour la fourniture de trains à grande vitesse, ont annoncé mercredi les deux sociétés. Siemens Mobility fournira 30 nouveaux trains à grande vitesse ICE à l’opérateur ferroviaire allemand, selon leur communiqué commun. Les trains circuleront initialement entre le Land allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et la ville de Munich, à partir de 2022. Ils seront construits en Allemagne et en Autriche. «En plus des 30 nouveaux trains ICE qui viennent d'être commandés, il y a une option pour 60 trains supplémentaires», ont ajouté les deux sociétés.
La Commission européenne a annoncé lundi avoir autorisé le projet de l’Etat néerlandais visant à octroyer un soutien financier de 3,4 milliards d’euros à KLM, filiale d’Air France-KLM. La Haye détient 14% du capital du transporteur aérien franco-néerlandais. Bruxelles «a autorisé, en vertu des règles de l’UE relatives aux aides d’Etat, une mesure d’aide néerlandaise d’un montant de 3,4 milliards d’euros consistant en une garantie d’Etat pour des prêts et en un prêt subordonné de l’Etat en faveur de KLM », a indiqué l’institution dans un communiqué, en précisant que le montant du prêt garanti ne pourra pas dépasser 2,4 milliards d’euros.
La Compagnie aérienne United Airlines a annoncé mercredi qu’elle envisageait de placer près de la moitié de ses salariés américains en congés sans solde cet automne en raison de la chute du trafic aérien provoquée par l'épidémie. Le groupe, qui envisage également de procéder à des licenciements, a informé mercredi 36.000 salariés qu’ils pourraient faire l’objet d’une mesure de chômage technique à compter du 1er octobre, alors que les milliards de dollars débloqués par le gouvernement américain pour soutenir le secteur permettent de couvrir les salaires seulement jusqu’en septembre. United Airlines consomme toujours 40 millions de dollars de trésorerie par jour, a déclaré le groupe mercredi.
Le concessionnaire d’aéroports Groupe ADP a annoncé mardi avoir réalisé la deuxième partie de sa prise de participation de 49% dans GMR Airports, en Inde, dans des conditions révisées pour tenir compte de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le secteur aérien. Le montant payé au deuxième closing est réduit de 126 millions d’euros par rapport au montant prévu initialement, de 658 millions d’euros, a souligné ADP dans un communiqué. L’amendement prévoit que la deuxième tranche de l’investissement, pour 24,01% de GMR Airports, est désormais structurée en deux parties : un montant ferme, payé immédiatement au moment du second closing, pour un montant net de 532 millions d’euros et un complément de prix, pour un montant total potentiel de 126 millions d’euros.
Lufthansa a annoncé aujourd’hui de nouvelles mesures dans le cadre de son plan de restructuration, comprenant notamment une réduction de 20% des postes de direction et la suppression de 1.000 emplois administratifs. Le groupe allemand, frappé comme les autres compagnies aériennes par la pandémie due au nouveau coronavirus, va également réduire de moitié ses achats d’appareils. Son plan prévoyait jusqu’ici l’achat d’un maximum de 80 avions d’ici à 2023. Lufthansa, qui emploie environ 138.000 personnes dans le monde, veut supprimer au total 22.000 postes, un objectif réaffirmé par le groupe.
La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a annoncé ce matin avoir conclu un accord avec ses pilotes irlandais sur une baisse des salaires, afin de limiter les suppressions d’emplois dans le sillage de la pandémie de coronavirus. Cet accord, accepté par tous les pilotes irlandais, prévoit une réduction de salaire de 20% ainsi que des améliorations de la productivité, a annoncé la compagnie aérienne. Les pilotes retrouveront l’intégralité de leur salaire dans un délai de quatre ans. Les pilotes britanniques de Ryanair ont accepté cette semaine un accord similaire pour sauver des emplois.
Le gouvernement américain va débloquer plusieurs des 25 milliards de dollars de prêts au secteur aérien, enveloppe prévue dans le cadre du plan de relance de 2.200 milliards de dollars adopté en mars. Cinq compagnies aériennes (American Airlines, Frontier Airlines, Hawaiian Airlines, Sky West Airlines et Spirit Airlines) ont accepté les conditions fixées par le gouvernement, a indiqué jeudi le Trésor dans un communiqué. Les discussions se poursuivent avec d’autres entreprises du secteur. Les emprunteurs doivent par exemple s’engager à respecter certaines conditions comme le maintien d’un certain niveau d’emplois et des plafonds sur les rémunérations des employés, le versement de dividendes et les rachats d’actions.
Bolt, rival européen de l’américain Uber Technologies, a lancé mercredi un service de partage de vélos électriques à Paris et compte déployer son offre dans d’autres capitales européennes au cours de cette année. Fondé en 2013, le spécialiste du VTC, qui offre aussi des services de location de scooter et de livraisons de repas, compte plus de 30 millions d’utilisateurs dans 35 pays. En mai, il a levé 100 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Naya Capital Management, portant la valeur totale de l’entreprise estonienne à 1,7 milliard d’euros.
Bolt, rival européen de l’américain Uber Technologies, a lancé ce mercredi un service de partage de vélos électriques à Paris et compte déployer son offre dans d’autres capitales européennes au cours de cette année. «Notre nouveau service de partage de vélos électriques contribuera à satisfaire la demande de modes de transport individuel, léger et écologique, qui a connu une croissance en raison de la levée progressive du confinement due au Covid-19 dans les villes européennes», a déclaré Dmitri Pivovarov, chef d’unité chez Bolt.
Le gouvernement portugais va soumettre au président du pays un décret de nationalisation de la compagnie aérienne TAP, selon l’hebdomadaire Expresso. Cette décision a été prise après l'échec des discussions entre l’Etat portugais, qui détient 50% de la compagnie, et Atlantic Gateway, un consortium privé appartenant à l’homme d’affaires David Neeleman et détenant 45% du capital, sur un plan de sauvetage public de 1,2 milliard d’euros. Un membre du gouvernement a précisé que toutes les options restaient ouvertes.