Nos articles d’actualité et d’analyse sur le thème de la retraite (capitalisation, répartition), son financement, ses réformes et ses conséquences pour les acteurs financiers (assureurs, banques, fonds etc.)
Le 25 septembre prochain, le Conseil d’Orientation des Retraites traitera de la question des règles d’acquisition des droits et de calcul des pensions. Le Conseil donnera également son avis technique sur la durée d’assurance de la génération 1956. Néanmoins, cet avis sera sans surprise du fait que le Gouvernement a déjà annoncé que la durée restera fixée à 41 années et 6 mois pour la génération 1956.
Dans nos responsabilités diverses, l’un au Parlement, les autres à la tête d’entreprises petites ou grandes, nous avons pu constater l’efficacité des mécanismes de partage du profit (participation, intéressement, actionnariat salarié). Au fil des ans, les gouvernements, de droite comme de gauche, ont choisi de développer ces mécanismes, avec la conviction que les dépenses fiscales engagées étaient plus que compensées par le surcroît de productivité et d'épargne ainsi dégagé. Toutefois, depuis 2008, cette attitude s’est infléchie avec l’instauration d’un prélèvement, supporté exclusivement par les entreprises, sur les sommes versées sous forme d’intéressement ou de participation. D’abord fixé à 2 %, ce « forfait social » est passé à 4 %, puis à 6 % pour s'établir à 8 %. Soit un coût pour les entreprises de l’ordre de 1 milliard d’euros. Aujourd’hui, le gouvernement a l’intention de porter le taux du forfait social à 20 %. Il prévoit également d’inclure participation et intéressement dans l’assiette des rémunérations retenues pour les allégements de charges sur les bas salaires. Au total, ces deux mesures alourdiraient les charges des entreprises de 4 et 5 milliards d’euros par an. Bien sûr, les entreprises vont essayer de réduire leurs charges d’un montant équivalent. Elles le feront en renégociant leurs accords de participation dérogatoires quand elles en ont et, surtout, leurs accords d’intéressement. Les montants versés au titre de l’intéressement pourraient ainsi baisser de plus de moitié. L’intéressement étant très majoritairement versé immédiatement à son bénéficiaire, l’impact sur le pouvoir d’achat sera instantané. Mais il y aura aussi un impact direct sur l’emploi, car celui-ci est largement dépendant de son coût global et celui-ci sera alourdi tout de suite, alors que la récupération via l’intéressement mettra de trois à quatre ans. Au total, les effets directs de la mesure envisagée sur les résultats des sociétés et plus encore les effets indirects sur la productivité, l’absentéisme, l'épargne, la consommation et l’emploi coûteront très vite aux comptes publics bien plus que les recettes escomptées. Notre premier propos, ici, est donc d’attirer l’attention du gouvernement sur le caractère illusoire de cette mesure. Mais il est aussi de pointer que la première mesure du gouvernement envers les entreprises consiste à établir une taxe qui va frapper lourdement les seules entreprises profitables (sinon il n’y a rien à partager) et qui, de surcroît, partagent ce profit avec leurs salariés, c’est-à-dire précisément celles qu’il faudrait encourager. Lire la suite : cliquez ici
Une étude réalisée par le media IPE révèle que les fonds de pension placent en tête de liste la capacité des gestionnaires de portefeuilles à délivrer une performance en respectant les paramètres de risques donnés pour sélectionner des prestataires. La justesse des valorisations et la précision et l’exactitude des reportings complètent le podium des critères considérés comme primordiaux par les fonds de pension dans leur choix de gérants. Étonnamment, on retrouve les problématiques ISR en bas de ce classement, ce qui pourrait démontrer l’intérêt secondaire des critères ESG dans la sélection de gérants. L'étude, réalisée auprès de 300 fonds de pension européens représentant 1 000 milliards d’euros d’actifs sous gestion, classe par ordre de priorité les critères considérés comme déterminants lors du choix du prestataire. Arrivent donc en tête : La capacité des gestionnaires de portefeuilles à délivrer une performance tout en respectant les paramètres de risques donnés La justesse des valorisations (outils d'évaluation par exemple) La précision et l’exactitude des reportings Le respect des termes du mandat Le montant des frais perçus au regard de la performance du gérant Pour accéder à la présentation complète : cliquez ici
Nous reproduisons ci-dessous le résumé de l'étude Comparaison de performance, juin 2012 de l’ASIP (Association Suisse des Institutions de Prévoyance). Après avoir été soumise à une forte pression au cours du deuxième semestre 2011, la performance des caisses de pension suisses s’est raffermie au premier semestre 2012, comme le montre la dernière comparaison de performance de l’ASIP. Le rendement médian de l’ensemble du portefeuille est de +3,6% pour les douze derniers mois et de +3,5% pour la première moitié de l’année 2012 - et ce malgré les grandes incertitudes qu’ont connues les marchés durant cette période. Les marchés financiers mondiaux ont ressenti les effets des turbulences politiques et économiques en Europe et dans d’autres parties du monde au cours des douze derniers mois. Au contraire de l’année 2011, où les obligations avaient atteint leur plus haut rendement, ce sont les actions qui ont battu des records au premier semestre 2012. Les actions d’Amérique du Nord (+9,7%), les actions étrangères (+5,8%) et celles des marchés émergents (+5,6%) ont notamment enregistré d’excellents résultats. Les obligations se situent à nouveau dans la moyenne du spectre des performances (obligations en euro et obligations FW +3,2%, obligations CHF +2,1%). Les matières premières ont en revanche réalisé une performance négative de 4%. Ainsi, le fléchissement de la croissance économique et financière a pu être quelque peu amorti grâce au marché des actions. Les actions suisses ont représenté en moyenne environ 10% des placements de la fortune au premier semestre 2012 et les actions étrangères environ 21%. En ce qui concerne l’allocation de la fortune, aucune modification notable n’a été constatée en 2012. Les changements intervenus résultent avant tout des variations du marché et ne sont pas le fait de décisions actives. A la fin du premier semestre 2012, la part des actions était en moyenne d’environ 30% et celle des obligations d’environ 45%. Perspectives Comme le dit le proverbe, une hirondelle ne fait pas le printemps. La performance semestrielle positive enregistrée en 2012 correspond à ce que nous observons depuis quelque temps déjà, à savoir que les fluctuations de cours soudaines peuvent avoir une influence nette sur l’ensemble des résultats des caisses de pension, et qu’il faut en tenir compte lorsque l’on fait le point de la situation. Nous devons absolument y remédier. Ce développement positif à court terme ne doit cependant pas nous leurrer: l’interaction complexe entre ces différents facteurs que constituent l'âge de la retraite, le taux de conversion minimal, la performance et le taux d’intérêt minimal s’oriente sur une espérance de vie qui est, en partie, nettement dépassée par les générations actuelles et futures de retraités. Chaque nouveau retraité occasionne aujourd’hui à sa caisse de pension une perte financière car, compte tenu du taux de conversion minimal actuel, il n’a, en moyenne, pas suffisamment épargné pour son espérance de vie. Afin de ne pas saper lentement mais sûrement la stabilité à long terme du deuxième pilier, il convient d’apporter des corrections à différents niveaux. Une baisse du taux de conversion minimal redonnerait aux caisses de pension la flexibilité nécessaire pour réagir de manière adéquate aux différentes situations qu’induisent une espérance de vie croissante et une performance variable à moyen terme. Informations relatives à l'étude Avec une fortune totale d’environ 180 milliards de CHF, 59 caisses de pension participantes et plus de 850 portefeuilles pris en compte, la comparaison de performance proposée par l’ASIP est la plus importante comparaison de performance indépendante de ce genre en Suisse. Elle est établie sur une base semestrielle par la société de conseil Towers Watson pour le compte de l’ASIP (Association suisse des Institutions de prévoyance). Toutes les caisses de pension de Suisse peuvent y participer. Cela leur permet de comparer en toute neutralité le rendement du portefeuille global et celui de mandats similaires de différents prestataires. En tant qu’organisation responsable, l’association faîtière des institutions de prévoyance garantit que la comparaison sert exclusivement les intérêts de ces dernières et n’est pas utilisée à des fins de marketing.
Selon IPE, l’UMR a décidé de confier le poste de directeur des investissements à Philippe Rey, jusqu’alors directeur adjoint des investissements. Ce dernier remplace ainsi Vincent Ribuot, qui rejoindra en septembre OFI AM, en charge de la direction du marketing et de la stratégie, membre du comité exécutif. Philippe Rey a intégré l’UMR en 2006.
La mise en place d’un Conseil d’orientation scientifique doit permettre de fixer les travaux de recherche et d’investigation nécessaires et également apporter des éléments de crédibilité dans la constitution du Corpus de l’association : ses membres sont désignés intuitu personae, en raison de leurs compétences ou de leur expérience par le conseil d’administration : ils peuvent être choisis par collège (universitaires, élus, hauts fonctionnaires, dirigeants, ....) Compte tenu de la nécessité de dégager un budget d’opérations (événementiel, baromètre...), la recherche d'économies a conduit à envisager de mutualiser les charges avec d’autres associations, autour du concept de GIE ou Centre associatif de coûts partagés : des négociations sont en cours avec SilverLife. D’autres associations sont contactées. L’idée de la création d’une « Maison de l’Epargne-Retraite et de l’investissement... » pourrait sans doute améliorer encore le modèle économique tout en donnant une visibilité médiatique et l’opportunité de développer des positions convergentes pour promouvoir l'épargne longue dans notre pays. En pièce jointe, les objectifs de ce nouveau think tank
La baisse des marchés actions au second trimestre n’aura pas épargné le plus grand fonds souverain européen. Le Government Pension Fund Global norvégien a ainsi vu la valeur de ses actifs fondre de 2,2% (soit 13,3 Mds$) sur les trois mois clos fin juin. Les placements en actions ont reculé de 4,6%, tandis que les fonds obligations ont augmenté de 1,5%. Un développement plus faible que prévu dans l'économie mondiale a pesé sur les marchés boursiers au deuxième trimestre, affirme Yngve Slyngstad, directeur général de Norges Bank Investment Management, qui gère le fonds souverain scandinave. Il y avait aussi une incertitude accrue sur les répercussions de la crise de la dette souveraine européenne. Le fonds souverain norvégien opère depuis quelques mois un changement de stratégie visant à réduire ses avoirs en actions et obligations européennes pour capter la croissance plus globale afin de répondre à un objectif de rendement annuel de 4%, précise Bloomberg. Le fonds a ainsi réduit ses avoirs en obligations émises en devises européennes au cours du trimestre à 48,1% du total de ses placements à revenu fixe contre 51% auparavant. À fin juin, 59,6% des actifs du fonds se concentraient en actions, 40,1% en obligations et 0,3% dans l’immobilier. La ligne la plus importante dans le portefeuille actions est Royal Dutch Shell tandis que la ligne la plus grande en obligations est constituée de Bons du Trésor américain.
Face au défi du financement des régimes de retraites, le choix de régime mixtes conciliant répartition et capitalisation s’est fortement développé, la part des fonds de pensions pouvant même constituer la composante principale de certains systèmes de retraite. Pour garantir des retraites viables avec un niveau de pension adéquat, l’OCDE vient de publier une feuille de route destinée à améliorer la conception des régimes d'épargne retraite à cotisations définies. En 10 recommandations, l’OCDE rappelle l’importance pour les Etats d’encourager le recours à l'épargne retraite supplémentaire notamment à travers la mise en place d’un dispositif d’inscription automatique et le développement des incitations fiscales. L’OCDE insiste par ailleurs sur la nécessité d’introduire des stratégies d’investissements par défaut, selon son appétence au risque et son horizon de placement, afin que ces produits se diffusent largement dans la population. Les plans doivent également tenir compte des cycles de vie afin de ne pas faire porter les risques marchés sur des personnes proche de la retraite. Enfin, l’objectif étant le maintien d’un niveau de vie descend après la cessation d’activité professionnel dans un contexte de vieillissement de la population, l’OCDE rappelle l’importance de favoriser la transformation de l'épargne constituée en rente afin de prémunir les souscripteurs contre le risque de longévité. Pour lire le rapport de l’OCDE : cliquez ici
Selon nos informations, Jean-Yves Mary est devenu le directeur des investissements en private equity chez Malakoff Médéric. Ses prérogatives comprennent également les investissements en infrastructures. Malakoff Médéric est actuellement en phase de réflexion sur cette nouvelle classe d’actifs. Auparavant portfolio manager chez Natixis AM, il a notamment été en charge de la gestion et des risques des mandats de non coté pour le compte de CNCE.
Nous avons relayé dans un post précédent les propositions de Fondact pour développer l'épargne salariale. Malheureusement aucune n’a été reprise par le nouveau gouvernement et pire il a augmenté le forfait social de 8 à 20% à partir du 1er août. Cette hausse massive frappe de plein fouet la Participation, l’Intéressement, l’Abondement PEE ou PERCO et les régimes de retraite à cotisations définies de type article 83. Elle pénalise l'épargne longue puisqu’elle frappe indistinctement les sommes perçues immédiatement et les sommes épargnées qui financent les fonds propres de nos entreprises via l’actionnariat salarié des PEE et la part importante de l’investissement en actions des dispositifs de type PERCO ; et contribuent au développement de l'épargne retraite par capitalisation. Espérons que le gouvernement saura à l’avenir encourager le partage du profit en reprenant certaines des propositions du rapport rappelées ci-après : cliquez ici
A l’invitation de Michel Sapin, Ministre du Travail, Fondact a apporté une contribution à la conférence sociale pour mettre en évidence les dommages collatéraux que provoquerait la hausse du forfait social. Le partage des profits, moteur essentiel de notre économie. Le partage des profits regroupe tous les dispositifs permettant d’associer les salariés aux résultats de leur entreprise : participation, intéressement, actionnariat, plan d'épargne salariale... Le gouvernement prévoit une taxation accrue des sommes versées aux salariés dans le cadre des accords de participation, d’intéressement et de l’abondement. FONDACT, l’association qui réunit tous ceux qui croient aux vertus du partage des profits, souhaite ici rappeler aux décideurs politiques que : L'État se prive d’un facteur essentiel de redressement et d’un outil efficace pour combattre la désindustrialisation. L'État évalue mal les effets collatéraux. C’est pourquoi, une décision hâtive de taxation est risquée. Non seulement son bienfait pour les finances publiques serait de courte durée mais elle provoquerait à brève échéance des effets désastreux. La recette escomptée pourrait en réalité générer un manque à gagner bien supérieur. D’autres voies sont possibles. Lire la suite : cliquez ici
Les lignes directrices, publiées en mars par l’ERAFP, sont le premier signal donné par un investisseur institutionnel de volonté d’associer une stratégie d’investissement « best in class » à de l’engagement auprès des émetteurs. Philippe Desfossés, son directeur, Olivier Bonnet, son responsable ISR, et Eric Loiselet, le président du comité de suivi des placements de l’ERAFP, tirent ensemble un premier bilan de cette politique : « L’ERAFP a affirmé des positions originales. Sur la rémunération des dirigeants, nous estimons qu’elle ne devrait pas excéder 100 fois le salaire minimum, sur la distribution des dividendes nous estimons que la rétribution des actionnaires ne doit pas se faire au détriment des salariés ou de l’investissement et enfin nous nous opposons aux stock options pour les dirigeants des grandes entreprises ». La saison 2012 étant un premier test, l’ERAFP a concentré ses analyses sur une vingtaine d’entreprises françaises. Ses positions étant relativement en décalage avec les résolutions soumises au vote en AG, le taux moyen de contestation de l’ERAFP est de 34% contre 6% pour l’ensemble des actionnaires. Sur les dividendes, il s’est par exemple opposé à 6 résolutions sur 20 parce qu’il les jugeait trop élevés. Cette position est loin d'être partagée par la quasi-totalité des actionnaires ! L'étape suivante consiste à mobiliser d’autres acteurs autour de la politique d’engagement 2013 qui devrait être arrêtée d’ici la fin de l’année. « Le poids de l’actionnaire en volume d’actions est déterminant pour faire entendre sa voix. Les entreprises ne nous ont pas encore identifiés d’autant plus que nous ne nous sommes pas adressés à elles, avant et après l’AG, pour expliquer nos votes ». Pour cela, il faut des moyens supplémentaires au sein de l’ERAFP afin d’analyser les résolutions à l’aune de la politique de vote. Il faudrait aussi nouer des alliances au sein de coalitions étrangères, si possible, ainsi qu’avec d’autres investisseurs français. L’ERAFP rêve d’une action commune des grands investisseurs publics français...
L’Assemblée nationale a adopté, jeudi soir, le passage du forfait social sur les produits d'épargne salariale à 20 %. Cette mesure sera maintenant examinée par le Sénat. Cette disposition qui est justifiée par le Gouvernement par la volonté d’harmoniser la taxation des revenus du travail et des revenus du capital risque de pénaliser les salariés. En outre, l'épargne salariale est un complément naturel salaires qui est négocié par les partenaires sociaux. Le forfait social pour l'épargne salariale, parfois considéré comme une CSG patronale, a été augmenté de 8 à 20%. Pour Bercy, il s’agit d'éviter la substitution de l'épargne salariale (intéressement, participation...) non soumise à cotisations sociales aux hausses de salaires directs qui contribuent au financement de la protection sociale. Ce relèvement rapportera 550 millions d’euros en 2012 et 2,3 milliards d’euros en 2013.