Depuis plusieurs mois, la rumeur sourde se répand selon laquelle Klesia serait prochainement absorbé par Malakoff, ce qui constituerait une jolie prise de groupe pour Guillaume Sarkozy (victime du rapprochement entre Réunica en AG2R). Jusqu’ici, le rapprochement semblait se heurter à la difficile résolution du plausible conflit de gouvernance entre les deux directeurs généraux des groupes, Guillaume Sarkozy et Christian Schmidt de la Brélie, dont le charisme et l’entregent mutuels sont bien connus. Selon de récentes informations, il semblerait que, pour éviter un conflit fratricide, un Yalta soit intervenu entre les deux protagonistes du dossier, qui rende désormais possible une annonce officielle du rapprochement entre les groupes. Les bonnes oeuvres de Christian Schmidt de la Brélie Courtage Network aime bien Christian Schmidt de la Brélie, et tout particulièrement sa jovialité. Celle-ci se serait une nouvelle fois manifestée il y a quelques semaines à l’occasion d’un dîner qu’il a organisé dans les superbes locaux de Klesia, aux Batignolles. Etaient conviés Jérôme Vérité, secrétaire de la fédération Transports de la CGT, et administrateur du FONGECFA, caisse des congés de fin d’activité de la CARCEPT Prévoyance, ainsi que... Thierry Lepaon, le rutilant secrétaire général de la CGT mis en difficulté pour une misérable affaire de travaux à 100.000 euros financés par la confédération dans le logement dont il est locataire. Pareille sollicitude pour un attelage ne peut qu'émouvoir et signaler une nouvelle fois les capacités philanthropiques de Christian Schmidt. Au menu de ce dîner fut semble-t-il évoqué l’avenir de la CARCEPT Prévoyance, présidée par la CGT, et dont le sort est au coeur du Yalta conclu avec Malakoff. La CARCEPT pourrait en effet échapper au regroupement avec Malakoff et demeurer une entité spécifique, qui serait regroupée avec quelques restes de Klesia, dont Klesia SA, compagnie d’assurances vie du groupe, ainsi que les SCI qui détiennent le siège actuel. Klesia SA, un joyau patronal Si cette opération devait se confirmer, l’opération serait loin d'être négative pour Christian Schmidt, qui a su, jusqu’ici, éviter la disparition de la marque CARCEPT. On remarquera en effet que, dans Klesia SA, sont cantonnées des activités tout à fait utiles et intéressantes, comme un contrat de prévoyance pour les salariés non-cadres des pharmacies d’officine, vendus en supplément au régime obligatoire de branche, appelé Offissima. Voici ce qu’en disait récemment le Moniteur des pharmacies: "À regarder de plus près les contrats Offissima proposés aux titulaires, on constate qu’ils sont proposés par Klesia SA, pour « société d’assurance ». Autant dire que l’identité de l’assureur peut facilement prêter à confusion. Si Offissima a le goût et la couleur de Klesia Prévoyance, ce n’est que sa version Canada Dry. Klesia Prévoyance relève du régime de branche avec une mission d’intérêt économique général, alors que Klesia SA s’en affranchit puisque c’est une assurance privée.» Si ce montage global voyait le jour, l’entité qui échapperait au rapprochement avec Malakoff constituerait un très bel os à ronger pour Schmidt, en attendant que Guillaume Sarkozy ne fasse valoir ses droits à la retraite. FO dindon de la farce Mais pourquoi donc Thierry Lepaon s’est-il déplacé en personne sur les terres d’un groupe présidé par le délicieux Bernard Devy, ancien numéro deux de FO et figure de commandeur sur la scène lyrique des institutions de prévoyance? L’histoire éclaircira sans doute un jour toutes les raisons de ce déplacement massif, mais un premier motif apparaît rapidement: si la CGT promeut Jérôme Vérité à la présidence de l’entité «survivante» échappant à Malakoff, FO a quelques raisons d'être fâché. En effet, la présidence de Malakoff appartient à la CGC... Dans cette opération, FO perdrait donc une présidence importante, qui plus est historiquement détenue par son leader dans le domaine de la protection sociale. Certains n’hésitent pas (à tort, bien entendu) à considérer que Christian Schmidt aurait peut-être fait, finalement, une mauvaise manière à son président préféré... et ces mauvaises langues y trouveraient une explication cocasse à l’article peu amène publié par... l’Humanité du 10 octobre sur la gestion de Christian Schmidt. Ce qu’on appelle rendre le chien de la chienne, ou un reçu pour un rendu: FO aurait trouvé un vecteur «communiste» pour porter une basse vengeance contre une manoeuvre impliquant des cégétistes. Une ambiance festive, donc! même si, selon nos informations, ce n’est pas la délégation FO qui se montrait la plus virulente sur l’achat du siège de Klesia, en son temps. Un calendrier imminent Il semblerait que ces petits ajustements étant définis et arrêtés, plus rien ne s’opposerait à l’officialisation d’un rapprochement déjà fortement évoqué dans les instances. De là à penser que les premières annonces interviendraient au premier semestre 2015, il n’y a qu’un pas.