Après une introduction en Bourse réussie, il y a un an, Antin Infrastructure Partners était attendu de pied ferme par les investisseurs pour le premier semestre 2022. Mais le gérant de fonds d’infrastructure a vu son Ebitda reculer de 6,4% sur un an, à 48 millions d’euros, au moment même où son chiffre d’affaires a enregistré une augmentation de 14,2%, à 96 millions d’euros. Une surprise que le marché a accueillie froidement, l’action du gérant ayant perdu jusqu’à 8% ce mercredi, avant de se redresser à -4% en fin de journée. «L’Ebitda est environ 10% inférieur au consensus», affirme Morgan Stanley. Les revenus sont égalementlégèrement inférieurs aux attentes, en raison de l’échelonnement de la collecte du fonds porte-étendard. Ce cinquième millésime conserve néanmoins son objectif de levée de 10 milliards d’euros (le hard cap étant fixé à 12 milliards d’euros). Le premier closing a d’ores et déjà eu lieu et a permis la réalisation d’un premier investissement en août, avec la société allemande d’énergie renouvelable Blue Elephant Energy. Quant au fonds de quatrième génération, il est aujourd’hui entièrement investi grâce à l’acquisition du groupe britannique Wildstone. Une masse salariale en forte croissance Pour expliquer la diminution de la marge d’Ebitda, passée à 50% au premier semestre 2022 (contre 61% un an plus tôt), Antin a mis en avant l’important investissement en matière de ressources humaines. Et pour cause. En un an, les dépenses liées à la masse salariale sont passées de 22,6 à 32,3 millions d’euros. Un bond significatif lié aux renforcements de l’équipe du dernier «flagship», mais aussi aux autres stratégies lancées par Antin, à savoir les fonds Midcap – 2,2 milliards d’euros – et NextGen. Alors que dans le même temps, aucun frais de gestion n’a été généré par le fonds 5. «Nous nous attendons à un ralentissement des recrutements pour la suite», a tenu à rassurer le directeur financier et associé Patrice Schuetz, ce mercredi. Aucun renoncement n’est à l’ordre du jour. Antin entend garder le cap sur sa promesse de rentabilité à moyen terme, avec une marge d’Ebitda qui devrait dépasser la barre des 70%. A condition bien sûr de pouvoir maintenir la performance de son portefeuille, gage de stabilité de sa politique de frais de gestion.