Sécession. Plus d’un mois après le référendum d’autodétermination en Catalogne, l’Espagne est en pleine crise politique. Une situation qui pourrait coûter cher au pays. Les économistes de Coface ont calculé qu’un choc du type de celui subi par la Grande-Bretagne avec le Brexit aurait un impact considérable sur la croissance espagnole (2,5 % attendu en 2018), estimé à 1,2 point de PIB au bout de 18 mois. C’est l’économie la plus sensible à ce type d’événement, loin derrière ses partenaires européens. Londres a déjà subi son choc avec une diminution de plus de 0,5 point de croissance. Pour la France, l’impact serait de 0,7 point. « Historiquement, la croissance espagnole a été plus volatile que celle de ses voisins, un tel choc n’est donc pas surprenant », souligne Julien Marcilly, chef économiste chez Coface. Un choc d’incertitude qui pourrait affecter l’investissement des entreprises, principalement. Après un mois de tergiversations, le gouvernement catalan a proclamé unilatéralement l’indépendance le 27 octobre, puis Madrid a repris la main en mettant la région sous tutelle. Des élections sont convoquées le 21 décembre pour renouveler le parlement catalan. Le risque est que les indépendantistes les emportent. Ils sont au coude-à-coude avec les unionistes. Si ce scénario se réalisait, il y aurait une forte augmentation de l’incertitude avec la possibilité d’élections anticipées en Espagne dès 2018. « On ne peut exclure un cercle vicieux entre risque politique et évolution du PIB », poursuit Julien Marcilly. Le risque politique n’a pas disparu d’Europe.