Le raz-de-marée n’a pas eu lieu. Cinq ans après le référendum britannique sur le Brexit et avec six mois de recul sur sa pleine entrée en vigueur, Londres échappe encore à l’hémorragie d’activités et de talents. C’est plutôt un lent goutte-à-goutte qui menace d’appauvrir sur la durée la place financière anglaise au profit de ses rivales continentales. Beaucoup avaient prévu le mouvement de spécialisation par lequel chaque capitale joue de ses forces et des faiblesses de ses voisines. A Amsterdam, le trading ; à Luxembourg et à Dublin, la domiciliation et l’administration des fonds d’investissement ; à Francfort, les têtes de pont juridiques de groupes qui recherchent la proximité de la banque centrale. Paris, riche d’un écosystème de grandes entreprises, d’intermédiaires et d’investisseurs sans équivalent en Europe, a su pour sa part accrocher de beaux noms à son tableau de chasse, JPMorgan et Goldman Sachs en tête.