Démarrée il y a environ cinq ans, l’activité infrastructures au sein de Swiss Life Asset Managers (Swiss Life AM) se développe lentement mais sûrement. Fin 2017, les encours s'élèvent à quelque 2,5 milliards d’euros, avec, il est vrai, des engagements de 2,1 milliards d’euros de la part du groupe suisse qui souhaite donner une place de choix à la classe d’actifs dans ses encours, à l’instar de beaucoup d’investisseurs institutionnels. Actuellement, le pourcentage tourne autour de 2% des encours, ce qui place l’assureur en bonne place dans le paysage européen mais encore très retrait par rapport notamment aux grands investisseurs canadiens qui affichent souvent des allocations de 5%, 10%, voire même un peu plus, dans les infrastructures. En interne, Swiss Life semble vouloir viser un encours de l’ordre de 5 milliards d’euros dans les trois ans, a indiqué Emmanuel Lejay, directeur exécutif investissements infrastructures chez Swiss Life AM. Quoi qu’il en soit, le groupe entend bien donner à Swiss Life AM les moyens de ses ambitions. L'équipe infrastructures est en passe de recruter un spécialiste de la gestion des participations dans les infrastructures, ce qui portera l’effectif de l'équipe à 12. Il devrait continuer de s'étoffer courant 2018 pour compter une quinzaine de collaborateurs à la fin de l’année prochaine. Parallèlement, l'équipe prépare activement le lancement d’une nouvelle stratégie Swiss Life Funds (Lux) Global Infrastructure Opportunities Growth, dont le premier closing devrait intervenir vers la fin du premier trimestre 2018 ou au début du deuxième trimestre 2018. Une stratégie qui privilégie les investissements en infrastructures à «valeur ajoutée», un peu plus risqués que les investissements «core» jusqu’ici réalisés dans les premiers fonds mais qui devrait aussi offrir à l’investisseur un TRI cible égal ou plus probablement supérieur à 10% contre un TRI net de 6% à 8% par exemple pour le fonds GIO II. «Contrairement aux autres fonds Infra proposés par Swiss Life AM où le TRI provient largement de la distribution de revenus, le TRI du fonds envisagé proviendra principalement de la plus-value du capital», a souligné Emmanuel Lejay.Le fonds investira à l’international, avec un minimum de 75% dans des pays de l’OCDE et un maximum de 25% dans des pays hors OCDE, entre autres dans les pays émergents, et devrait afficher une large diversification sectorielle. Le portefeuille comptera de 10 à 12 deals, avec des tickets compris entre 25 et 75 millions d’euros, des montants peu pratiqués par les grands institutionnels de plus en plus présents sur la classe d’actifs. Le fonds ne prendra pas de position dominante ou en tout cas centrale comme il peut le faire dans une stratégie «core», mais co-investira avec un «general partner» conduisant le deal et la sortie sera synchronisée avec les lead sponsors/leaders. A l’origine de la décision de lancer cette stratégie, le constat que l'équipe n'était pas en mesure jusqu’ici de répondre favorablement aux propositions d’investissement sur ce segment de la «valeur ajoutée». Depuis 2013, a souligné Constantin Dogos, directeur investissements infrastructures, «nous avons rejeté plus de 600 opportunités, dont environ 200 étaient à valeur ajoutée». D’où l’idée de créer un véhicule ad hoc pour accueillir ces opportunités d’investissement qui aura une taille cible de 400 millions d’euros dont 200 millions d’euros du groupe suisse. En attendant, le deuxième fonds, Swiss Life Funds (Lux) Global Infratructure Opportunities, lancé en 2016 avec une taille cible de 1,2 milliard d’euros dont 818 millions d’engagements de la part du groupe, affiche une taille de 1,04 milliard d’euros. Le dernier closing est programmé pour la fin février 2018. Le fonds est d’ores et déjà déployé à plus de 40% et devrait très prochainement dépasser la barre des 50%...