Vulnérabilités. L’an dernier, dans un contexte européen marqué par une baisse des IDE (investissements directs étrangers) en nombre (-4 %), la France a tiré son épingle du jeu, se plaçant derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne. « Le train de réformes français a impressionné favorablement les investisseurs, ce qui permet à la France de résister à la baisse des projets constatée depuis le début de l’année 2019 », explique Marc Lhermitte, associé chez EY et l’un des coordinateurs du dernier baromètre sur l’attractivité de la France. Cette baisse n’est pas durable : « Plus que le climat social des derniers mois, c’est le rythme des réformes qui peut inquiéter les investisseurs. La récente confirmation de l’agenda de la réforme du droit du travail, du CIR [crédit impôt recherche] et de l’impôt sur les sociétés correspond à autant de marqueurs importants pour les décisions d’investissement des chefs d’entreprise », poursuit-il. Succès notable, la France est la première destination d’Europe pour la R&D et l’industrie. Les projets de R&D, en hausse de 85 % en 2017, témoignent de l’efficacité du CIR et des mesures en faveur des impatriés. Dans le secteur secondaire, les Hauts-de-France confirment leur première place au niveau national, pour la deuxième année d’affilée. « Depuis 2016, le nombre d’ouvertures de sites est supérieur à celui des fermetures », précise Marc Lhermitte. Seul bémol, 80 % des projets industriels concernent des opérations d’extension. D’autres secteurs traditionnels, comme l’agroalimentaire, la chimie ou encore la pharmacie, affichent leur dynamisme. Le repli constaté (-25 %) sur la localisation des fonctions de décision n’est pas une caractéristique nationale, il est en lien avec l’adaptation des entreprises à leurs marchés, ainsi qu’aux règles fiscales. « Au cours des dix dernières années, beaucoup de sièges sociaux ont été déplacés à Londres. Ce sera dans le futur un élément essentiel de la politique d’attractivité de la France », conclut Marc Lhermitte.