Continuité. Depuis le début de la crise pandémique, les Français n’ont cessé d’accumuler des réserves. Selon les données publiées par la Banque de France le 28 mai, la croissance des dépôts à vue des ménages s’est poursuivie en avril, avec 25 milliards d’euros supplémentaires (dépôts à vue et dépôts rémunérés), pour un surplus d’épargne total de 55 milliards d’euros à fin avril 2020. Selon les prévisions, l’épargne disponible accumulée pourrait atteindre 270 milliards en décembre. Les Français continuent de bouder l’assurance-vie. Le mouvement de décollecte observé en mars se poursuit en avril. Selon les chiffres publiés par la Fédération française de l’assurance le 26 mai, la collecte nette s’établit à -1,9 milliard d’euros sur les quatre premiers mois de l’année, contre 10,9 milliards sur la même période en 2019. « Le surplus d’épargne reste à portée de main, il est très liquide et facilement mobilisable, analyse François Mouriaux, directeur des statistiques monétaires et financières de la Banque de France. Les ménages l’affecteront-ils à de l’épargne longue, comme un achat immobilier ? Assistera-t-on à un rattrapage de la consommation ? Les intentions des Français concernant l’utilisation de cette épargne de précaution restent pour le moment indéchiffrables ». Dans une dynamique baissière, avec des remboursements supérieurs à la production nouvelle, les crédits témoignent de la baisse de la consommation et de la pause dans les transactions immobilières pendant le confinement. Les données pour la première moitié de mai n’indiquant pas de changement de tendance, et les chiffres de la consommation publiés par l’Insee pour avril affichant une baisse supérieure à 20 % par rapport à mars (contre un consensus à -15 %), le mystère restera entier pour quelques semaines encore.