Infravia Capital Partners annonce ce mardi le closing final du premier fonds de sa nouvelle stratégie «growth» lancée en 2020, à hauteur de 501 millions d’euros. Initialement calibré pour collecter 300 millions d’euros, le véhicule avait revu en cours de levée son objectif pour se fixer une limite (hard cap) à 500 millions, du fait de la concomitance de son lancement avec la mise en œuvre de l’initiative Tibi, dont le label lui bénéficie. «L’initiative Tibi et le travail de Cédric O ont accéléré l’investissement des grands assureurs français à destination des scale-up [les start-up ayant réussi à croître, ndlr] et a sans doute permis qu’ils y consacrent de plus gros tickets, note Vincent Levita, président et fondateur d’Infravia. Leur diagnostic et leur mode d’action ont été les bons et ont stimulé la structuration de l’écosystème français. Nous réfléchissions à cette diversification depuis 2018 et étions donc prêts au lancement de l’initiative.» Partenaires historiques Le tour de table du fonds pan-européen réunit, outre la plupart des grands assureurs français engagés dans le plan Tibi, des partenaires historiques comme la Macif ou Bpifrance, des investisseurs privés de renom tels que Xavier Niel et Thomas Reynaud d’Iliad, les family offices de Peugeot et Clarins, mais aussi une quarantaine d’entrepreneurs aux côtés desquels Infravia a déjà investi en tech ou dans son activité historique d’infrastructure. «Ce succès est le résultat de trois éléments: la confiance que nous accorde le monde institutionnel et entrepreneurial qui est prometteur pour le futur; la preuve que le secteur des scale-up est une classe d’actifs devenue très attractive, comme on le voit avec la multiplication des licornes ces derniers temps; et la reconnaissance de l’équipe que nous avons constituée, composée d’investisseurs déjà très réputés dans le secteur», se félicite Vincent Levita. Infravia avait recruté dès 2018 François Auque, ancien d’Airbus qui avait notamment dirigé l’activité corporate venture du constructeur aéronautique, puis Alban Wyniecki et Guillaume Santamaria en provenance d’Idinvest, ainsi que Nicolas Herschtel en 2020, qui officiait auparavant au sein de l’activité Large Venture de Bpifrance. Cherchant à investir dans des start-up BtoB disposant de solutions tech reconnues et ayant fait la preuve de résultats commerciaux solides, Infravia a pour objectif de les accompagner dans l’industrialisation de leur activité. Le fonds vise essentiellement les domaines dédiés à la digitalisation des grands groupes que sont les logiciels et les places de marché, ainsi qu’à l’accompagnement fonctionnel des entreprises comme les ressources humaines et le marketing. Il investit des tickets de 15 à 50 millions d’euros avec pour objectif une quinzaine de lignes en portefeuille. Un deuxième fonds en 2023 Le nouveau véhicule a déjà déployé un tiersdes fonds collectés au travers de sept investissements: Botify, Foodles et Sightcall en France, Jobandtalent en Espagne, Ometria et Paysend au Royaume-Uni, et Packhelp en Pologne. Une huitième transaction devrait être annoncée dans les prochains jours. Preuve de la capacité de l’équipe à originer des investissements de qualité, JobandTalent a atteint le statut de licorne en novembre dernier à l’occasion d’une série E de 500 millions de dollars menée par Kinnevik, Softbank et BlackRock pour une valorisation de 2,35 milliards. Infravia avait mené le tour de table de 88 millions d’euros en janvier 2021, valorisant le spécialiste de la digitalisation de l’intérim 500 millions. «Nous les avons aidés à pénétrer les marchés français et allemanddans lesquels ils sont aujourd’hui leader, à réaliser des opérations de croissance externe », relate Vincent Levita. Avec ce montant collecté, Infravia a bouclé le troisième plus gros fonds labellisé Tibi, derrière Eurazeo/Idinvest (1,6 milliard) et Partech (660 millions), des acteurs historiques du secteur. Le prochain millésime devrait démarrer sa levée courant 2023 et vise une taille bien plus conséquente. Si Infravia estime qu’il est trop tôt pour définir un montant précis, la taille d’un milliard, fixée par l’initiative Tibi pour développer un écosystème de fonds français destinés à accompagner les scale-up, semble à sa portée. Le futur véhicule devrait élargir son périmètre sectoriel, en incluant la data (cloud), la santé et la cybersécurité.