Dissensions. Le président américain Joe Biden (photo) a dévoilé mercredi 31 mars les contours de son plan pour les infrastructures et l’emploi d’un montant de plus de 2.000 milliards de dollars, à investir sur huit ans et qui vise également à réduire la dépendance des Etats-Unis aux énergies fossiles. Joe Biden a vanté un programme permettant de « créer l’économie innovante la plus résiliente au monde ». La proposition comprend 620 milliards pour moderniser les infrastructures de transports, 580 milliards pour soutenir l’industrie, 400 milliards seront destinés à améliorer les équipements aux personnes âgées et handicapées, plus de 300 milliards pour l’amélioration des réseaux (eau potable, électricité, internet) et enfin 300 milliards pour la modernisation ou la construction de logements abordables et des écoles. Mais le plan divise. Les démocrates les plus à gauche regrettent que les 400 milliards promis pour le climat n’aient pas été évoqués, tandis que les républicains fustigent le financement prévu de cet effort. Le taux d’impôt sur les sociétés devrait passer de 21 % à 28 %, et des mesures conçues pour arrêter la délocalisation des bénéfices des multinationales pourraient aussi être mises en place. Deux obstacles à l’adoption du plan par le Congrès, que l’administration espère obtenir avant le 4 juillet.
Les Etats-Unis ont créé beaucoup plus d’emplois qu’anticipé par les économistes en mars. Selon le département du Travail, 916.000 emplois nets ont été créés en mars, après 468.000 en février. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient à la création de 675.000 emplois nets aux Etats-Unis le mois dernier. Le nombre de postes créés en février avait initialement été estimé à 379.000. Le mois dernier, le taux de chômage dans le pays a reculé à 6%, contre 6,2% en février.
Les Etats-Unis ont créé beaucoup plus d’emplois qu’anticipé par les économistes en mars, grâce aux mesures de soutien à l'économie adoptées récemment et à l’avancée de la campagne de vaccination contre le Covid-19 dans le pays.
La France et les Etats-Unis entretiennent des relations économiques privilégiées. Selon une étude publiée par l’ambassade de France aux Etats-Unis en 2019, la France y est le troisième employeur étranger avec 730.000 emplois créés par 4.800 filiales d’entreprises françaises. Il est évident que la crise actuelle du coronavirus rend la situation incertaine. La fermeture des frontières et les mesures de suspension liées à l’immigration restreignent les possibilités le développement de sociétés étrangères aux Etats-Unis. Néanmoins, cette crise est nécessairement temporaire et le marché américain et ses 328 millions d’habitants resteront sans aucun doute une cible de choix pour les entreprises françaises et européennes en quête de développement.
La Fed a annoncé vendredi dernier que l’exemption temporaire décidée le 1er avril dans le cadre de la crise afin d’exclure l’assouplissement sur le calcul du ratio de levier supplémentaire (SLR) pour les grandes banques américaines ne sera pas reconduite au-delà du 31 mars. Cette exemption leur permettait d’exclure du dénominateur du ratio (qui est de 3% en plus du ratio de levier Tier 1 de 4% aux Etats-Unis) la détention d’emprunts du Trésor américain «en bilan» ou leurs dépôts auprès de la banque centrale. Un addendum du 15 mai, qui n’est pas non plus reconduit par les régulateurs américains – Fed, FDIC, OCC –, avait étendu l’exclusion aux Treasuries mis en pension.
La Fed a annoncé vendredi, que l’exemption temporaire décidée le 1er avril dans le cadre de la crise afin d’exclure l’assouplissement sur le calcul du ratio de levier supplémentaire (SLR) pour les grandes banques américaines ne sera pas reconduite au-delà du 31 mars.
Changeants. Le 26 février dernier, forts du blanc-seing de Washington, les ministres des Finances du G20 ont relancé les réflexions sur la taxation des entreprises du numérique, gelées depuis décembre 2019. A l’époque, alors que les travaux de l’OCDE approchaient de leur conclusion, les Etats-Unis avaient opéré une volte-face, demandant l’ajout d’une clause de safe harbor pour les entreprises américaines, qui leur aurait permis d’accepter le nouveau régime fiscal sur une base volontaire ou de continuer avec le système actuel. Aujourd’hui, « les Etats-Unis sont déterminés à participer aux discussions multilatérales sur les deux piliers dans le cadre inclusif de l’OCDE/G20, à surmonter les désaccords existants et à trouver des solutions viables de manière juste et judicieuse », a écrit la secrétaire au Trésor Janet Yellen (photo) dans une lettre adressée à ses homologues en amont de la réunion.
La responsable chargée de protéger les règles du Sénat américain, Elizabeth MacDonough, a déclaré jeudi que le plan de relance de 1.900 milliards de dollars prévu pour atténuer l’impact économique du coronavirus aux Etats-Unis ne pourrait pas inclure la hausse progressive du salaire minimum à 15 dollars/heure.
Alors que l’administration Biden doit normalement présenter vendredi à la Chambre des représentants son plan de relance de 1.900 milliards de dollars, l’Etat de Californie a adopté dès lundi un programme de secours économique Covid-19 de 7,6 milliards de dollars, le Golden State Stimulus. Ce plan comprend notamment le versement de chèques de 600 dollars à 5,7 millions de résidents, pour 3,8 milliards, et pour l’essentiel aux personnes les plus démunies, ou qui gagnent moins de 30.000 dollars par an. Il intègre également des subventions et des exonérations de charges à destination des PME et entreprises en difficulté, qui devrait être porté au total à 9,6 milliards de dollars.
Alors que l’administration Biden doit normalement présenter vendredi à la Chambre des représentants son plan de relance de 1.900 milliards de dollars , l’Etat de Californie a adopté dès lundi un programme de secours économique Covid-19 de 7,6 milliards de dollars, le Golden State Stimulus. Ce plan comprend notamment le versement de chèques de 600 dollars à 5,7 millions de résidents, pour 3,8 milliards, et pour l’essentiel aux personnes les plus démunies, ou qui gagnent moins de 30.000 dollars par an.