Ralentissement. La prudence reste de mise. « Nous ne sommes pas nets vendeurs actions dans notre allocation car les perspectives bénéficiaires sont solides et qu’il y a peu d’alternatives, mais nous ne voulons pas renforcer nos positions en raison du ralentissement plus marqué de l’activité en Chine », lance Frédéric Rollin, conseiller en investissements chez Pictet AM. Dans sa dernière enquête sur le climat des affaires en Chine, IHS Markit note que si les entreprises continuent d’anticiper une progression de leur activité au cours des douze prochains mois, elles sont moins optimistes que par le passé et que la moyenne des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). « Ces projections plus mesurées concordent avec l’annonce d’une croissance anticipée de 6,5 % en 2018 après les 6,9 % de 2017 », observe Annabel Fiddes, économiste chez IHS Markit. Ce ralentissement se voit dans l’investissement mais aussi dans la consommation avec un léger tassement de la croissance des ventes de détail. C’est la conséquence du resserrement monétaire engagé par les autorités chinoises. La production de crédit a ralenti à 11,7 % en rythme annuel (+20 % début 2017), réduisant l’écart avec le PIB nominal (voir le graphique). La progression des liquidités au niveau mondial diminue par conséquent à 11,6 % du PIB nominal sur six mois glissants. Une diminution liée à celle du crédit privé en Chine mais aussi des liquidités des banques centrales. Le ralentissement chinois se retrouve dans les indicateurs avancés de la croissance des économies émergentes en fléchissement depuis octobre 2017. La moyenne mobile à 3 ans diminue pour la première fois depuis un an. L’inquiétude est de voir le momentum économique se dégrader à son tour dans les pays avancés. Les PMI restent à des niveaux historiquement élevés, ce qui n’est pas tenable. Rien d’étonnant si la volatilité a grimpé d’une marche ces dernières semaines.