Toute l’actualité du secteur bancaire – banque de détail, banque d’investissement, réglementation – et de ses principaux acteurs, qu’ils soient capitalistes (BNP Paribas, la Société Générale), étrangers (JPMorgan, Bank of America, Goldman Sachs, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSCB), mutualistes (le Crédit Agricole, Crédit Mutuel, BPCE) ou même publics (la Banque Postale). Nos analyses des grandes tendances du domaine.
Après l’annonce le 16 avril 2021 de la signature par KBC Bank Ireland d’un protocole d’accord, cette dernière confirme qu’elle a maintenant conclu un accord juridiquement contraignant concernant la vente de la quasi-totalité de ses actifs de crédits performants et de son portefeuille de dépôts à Bank of Ireland Group. En outre, un petit portefeuille de crédits hypothécaires non performants (ENP) sera également acquis dans le cadre de la transaction.
Le numéro un de la banque domestique espagnole CaixaBank a confirmé jeudi qu’il envisageait de céder sa participation de 9,9 % dans l’autrichienne Erste Group Bank (EBS) - dont 4,5% sont actuellement couverts par un accord de swap -, en fonction des conditions du marché. A l’heure actuelle, la valeur de cette participation s’élève à environ 1,65 milliard d’euros contre une valeur comptable de 1,25 milliard d’euros (après dépréciation) au deuxième trimestre 2021.
Quinze ans après avoir échoué à racheter Banca Nazionale del Lavoro, reprise par BNP Paribas, BBVA refait une offensive dans la banque de détail dans la Botte.
Outil. L’activité contribue-t-elle à préserver, ou pas, des ressources ? Génère-t-elle un impact carbone ? Va-t-elle servir des emplois locaux ? Le Crédit Mutuel Arkéa a décidé de calculer sa performance sur 24 objectifs environnementaux et sociétaux en leur donnant un équivalent euros, même négatif. Pour y parvenir, il a conçu sa propre méthodologie, en s’appuyant sur un apport technique du cabinet PwC. Sont ainsi évaluées les externalités générées par ses activités de financement et d’investissement, ses achats et sa politique de ressources humaines. A ce jour, par exemple, un million d’euros de financement accordé par Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels génère en moyenne 15.000 euros d’impacts environnementaux négatifs et 335.0000 euros d’impacts sociaux positifs. Les parties prenantes disposent maintenant d’un outil d’aide à la décision afin de progresser dans une trajectoire concrète, ainsi qu’Arkéa s’y était engagé avec son plan Transitions 2024.
Jean Guillaume, directeur général de Xpollens, détaille les travaux de cette jeune filiale de Natixis Payments qui veut s’imposer sur le marché du « Banking as a Service » auprès d’une clientèle de grandes entreprises et d’institutionnels.
Modération. Le Comité consultatif du secteur financier constate « une grande stabilité des tarifs bancaires appliqués au 5 janvier 2021 », selon son Observatoire des tarifs bancaires publié le 18 octobre et réalisé par Sémaphone Conseil à partir des tarifs de 109 établissements, soit 98,8 % du marché. Sept tarifs ont connu une faible hausse : l’assurance moyens de paiement, la carte internationale à débit immédiat, le premier retrait payant à un distributeur d’une autre enseigne avec une carte internationale, le virement Sepa réalisé en agence, la carte à autorisation systématique, les frais de tenue de compte et l’alerte unitaire par SMS. Les augmentations sont comprises entre 1 et 42 centimes. Les banques ont fait preuve de modération sans y être contraintes, par opposition aux années précédentes. L’exécutif avait exigé un gel des tarifs en lien avec la crise des Gilets jaunes en 2019, notamment.
Les « finfluenceurs » font grincer des dents. Ces influenceurs de la finance sont payés des fortunes – jusqu’à un demi-million de dollars par an pour une dizaine d’heures de travail hebdomadaires – par les grandes entreprises de Wall Street, ravies de pouvoir atteindre un public jeune et, jusqu’ici, peu intéressé par leur patrimoine. Il faut dire que l’offre est vaste, des influenceurs condensant en quelques minutes des questions liées aux impôts ou à la gestion passive, à ceux lisant le cours du bitcoin dans les astres. Et si un nombre important d’abonnés permet de toucher plus de monde, l’approche plus flexible qu’ont ces comptes de la régulation permet de leur vendre davantage de produits.
Faiblesses. Les acteurs de la banque, de l’assurance et le secteur public ne contrôlent que moins du tiers des documents reçus pour détecter une éventuelle fraude. Et seulement un document suspect sur trois fait l’objet d’une analyse complémentaire : l’étude conduite par Markess et Itesoft dresse le constat d’une exposition forte des 45 organisations interrogées (ETI et grands groupes) et de faibles moyens mis en œuvre. Les contrôles manuels et par échantillons aboutissent à sous-estimer de trois à quatre fois les documents frauduleux. Repérées tardivement, les fraudes ne seraient récupérables que dans 20 % des cas. Résultat, les établissements subissent environ 0,7 million d’euros par an de fraudes.
Lors du Paris Fintech Forum, la directrice générale de la compagnie intérimaire a annoncé que la décision de lancer EPI serait prise d’ici quelques semaines.
... c’est la part des banques qui prévoient d’augmenter leurs investissements dans la transformation digitale, en mettant l’accent sur la digitalisation des produits et processus existants, plutôt que sur les innovations de rupture, selon une étude Roland Berger sur la banque de détail en Europe. La relation en direct avec les clients reste cependant primordiale pour 81 % des établissements. Si certains acteurs prévoient de réduire significativement leur réseau, le mouvement global devrait rester limité, selon Roland Berger. Pas moins de 80 % des banques envisagent ainsi de fermer moins de 20 % de leurs agences à court ou moyen terme.
Divorce. Le départ de Groupama du capital d’Orange Bank est acté. Le groupe Orange a annoncé avoir trouvé un accord pour lui racheter sa participation de 21,7 %, sans en dévoiler les contours financiers. En désaccord stratégique, les deux groupes se séparent donc quatre ans après la naissance de la banque en ligne. Brièvement évoquée, l’entrée d’un partenaire bancaire comme BNP Paribas n’a finalement pas été retenue, Orange ne souhaitant pas partager le capital avec une « banque traditionnelle ». Groupama restera distributeur des solutions de crédit d’Orange Bank et a même prolongé son contrat d’exclusivité de deux ans jusqu’en 2028. Pour 2021, Orange Bank anticipe un volume de prêts d’un milliard d’euros, dont 30 % à 40 % en provenance de l’assureur. Non rentable depuis sa création, la banque en ligne a enregistré 195 millions d’euros de perte en 2020 et prévoit une augmentation de capital prochaine de 230 millions.