Pression. Avec une inflation à plus de 2 % et un yen en chute libre, les traders parient que la position ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ) deviendra intenable. La pression monte pour que l’institution stabilise la devise en abandonnant le contrôle de la courbe des taux – qui ne peuvent dépasser les 0,25 % pour les maturités à 10 ans. Le scénario serait catastrophique pour les marchés mondiaux, puisque les épargnants nippons investissent dans le monde entier et pousseraient encore davantage les coûts d’emprunt et de financement vers le haut. En attendant, les traders testent la résolution de la BoJ. Les transactions sur les contrats à terme ont presque été suspendues le 15 juin, tandis que les titres à 10 ans ont connu leur plus forte chute depuis 2013. Les swaps de taux en yens à 10 ans ont quant à eux dépassé le plafond des 0,25 %. Sur le marché au comptant, les investisseurs étrangers ont vendu 4.800 milliards de yens d’obligations japonaises au cours de la semaine du 17 juin, la plus importante décollecte depuis 2001. Reste que de tels paris sont surnommés, au Japon, des « faiseurs de veuves », tant la BoJ est campée sur ses positions. Et le gouverneur l’a répété : le contrôle de la courbe continuera. Pas sûr que l’institution cédera la première.