L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
Les taux des créances à court terme des entreprises américaines ont baissé vendredi, suggérant que les aides de la Réserve fédérale au travers des facilités CPFF et MMLF ont commencé à fonctionner, selon des données publiées lundi. Les taux auxquels les sociétés non financières peuvent emprunter du papier commercial ont baissé de manière conséquente pour toutes les échéances sauf 30 jours sur les créances les mieux notées (A1/P1) – à 0,13% pour le papier à 1 jour soit un plus bas depuis 2015 - et pour toutes les échéances sur les créances de moindre qualité – à 2,53% pour le papier à 1 jour. L'écart entre les deux taux avait atteint 264 points de base le 20 mars, son plus haut depuis 2008.
La banque centrale chinoise a surpris en abaissant ce matin un de ses taux d’intérêt court terme de 20 points de base, un mouvement important pour la Banque populaire de Chine (PBoC), pour tenter d’atténuer les effets dévastateurs du coronavirus. La deuxième économie mondiale, dont l’activité reprend doucement, doit désormais faire face à la baisse de la demande extérieureet à la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Le pouvoir central craint en outre une deuxième vague de contamination venue de l’extérieur.
La Banque du Canada a procédé vendredi à une baisse de 50 points de base de son taux directeur, à 0,25%, en réponse aux conséquences économiques de la pandémie de coronavirus. Cela constitue la troisième baisse des taux d’intérêt au Canada depuis début mars. Au total, le taux cible du financement à un jour a été diminué de 1,5 point de pourcentage depuis le 4 mars. La Banque du Canada a également annoncé vendredi son intention d’augmenter son bilan en achetant des obligations du gouvernement du Canada sur le marché secondaire.
La Banque du Canada a procédé vendredi à une baisse de 50 points de base de son taux directeur, à 0,25%, en réponse aux conséquences économiques de la pandémie de coronavirus.
L'émission en commun d’obligations souveraines par les Etats membres de la zone euro n’est pas le meilleur moyen de faire face aux conséquences économiques de la crise du coronavirus, a estimé jeudi le ministre allemand des Finances, «parce que nous n’avons tout simplement pas d’Etat unifié (en Europe) dans lequel cela pourrait fonctionner correctement», a déclaré Olaf Scholz au youtuber Thilo Jung. Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), aurait demandé mardi aux ministres des Finances de la zone euro d’envisager sérieusement l'émission exceptionnelle de telles obligations, aussi préconisées par plusieurs économistes.
L'émission en commun d’obligations souveraines par les Etats membres de la zone euro n’est pas le meilleur moyen de faire face aux conséquences économiques de la crise du coronavirus, a estimé jeudi le ministre allemand des Finances. «Je ne pense pas que ce soit un outil approprié parce que nous n’avons tout simplement pas d’Etat unifié (en Europe) dans lequel cela pourrait fonctionner correctement», a déclaré Olaf Scholz, qui était interrogé par le youtuber Thilo Jung.
La Banque d’Angleterre (BOE) a opté pour le statu quo jeudi à l’issue de sa réunion régulière de politique monétaire, mais s’est déclarée prête à augmenter ses rachats d’actifs si la situation économique le justifiait.
La Banque centrale européenne (BCE) a fait savoir dans la nuit de mercredi à jeudi à certains opérateurs, sans communiqué officiel clair sur son site Internet, qu’elle n’appliquerait plus ses règles limitant les rachats de dette souveraine dans l’application de son programme d’achats d’urgence (PEPP) de 750 milliards d’euros pour contrer les effets de la pandémie de coronavirus.
Classées comme services essentiels, les banques encouragent leurs clients à utiliser les canaux à distance tout en maintenant l’accès au « cash » et aux conseillers.
Sans limite. En quelques jours, les banques centrales ont basculé dans une nouvelle ère. En témoigne la promesse de rachats illimités faite le 23 mars par la Réserve fédérale américaine pour lutter contre l’impact du coronavirus. La Fed a réactivé plusieurs lignes datant de la crise financière de 2008-2009. Elle a surtout innové en créant deux facilités, la PMCCF et la SMCCF (primary et secondary market corporate credit facility), qui lui permettront d’acheter la dette obligataire des entreprises sur le marché secondaire, comme le fait déjà la Banque centrale européenne, mais aussi sur le marché primaire, à l’émission des titres. La Fed se mue ainsi en prêteur direct aux entreprises. En Europe, après quelques couacs de communication, la Banque centrale européenne a dégainé un programme d’achat d’actifs de 750 milliards d’euros sur 2020. Ailleurs, les banques centrales qui ne l’avaient pas encore fait se convertissent une à une à la nécessité de l’assouplissement quantitatif (QE), comme en Australie, en Nouvelle-Zélande mais aussi dans certains pays émergents. Les conditions sont là pour une relance budgétaire massive, financée par la politique monétaire non conventionnelle. Dit autrement, c’est la fusion de la monnaie hélicoptère associée à la MMT (modern monetary policy), où les transferts massifs et directs aux entreprises et aux ménages sont effectués par les Etats et pris en charge par les banques centrales.
La banque centrale d’Afrique du Sud (SRAB) se joint au club des instituts d’émission qui ont lancé ces derniers jours des programmes de rachat d’actifs (quatitative easing – QE) pour tenter d’apaiser les tensions sur les marchés de taux et de crédit en raison des conséquences du coronavirus sur l’économie locale. Le pays est entré dans une période de vingt et un jours de confinement avec 700 cas de contagion confirmés.