Irrationnel. La pandémie mondiale et le conflit russo-ukrainien sont venus « bouleverser la rationalité préventive des assureurs-crédit pris de court », note Philippe Puigventos, directeur général du courtier en assurance-crédit Diot-Siaci Crédit. De fait, après que les assureurs se sont massivement désengagés au printemps 2020, « le niveau de désengagement observé en mars dernier correspond à un doublement de la moyenne mensuelle de 2021 », indique Philippe Puigventos, faisant référence aux enseignements du baromètre concocté par le courtier (voir l’illustration). L’horizon est très incertain. En Russie, certes, l’exposition du secteur a déjà été, selon le dirigeant, divisée par dix depuis le déclenchement du conflit, à un milliard de dollars environ. Il relève tout de même la frilosité des assureurs sur les transactions locales des filiales russes des groupes étrangers pour lesquelles les sanctions internationales ne s’appliquent pourtant pas. Partout, les craintes liées à l’inflation, aux perturbations des chaînes d’approvisionnement ou à la normalisation des taux de défaillances d’entreprises restent vives. Philippe Puigventos pointe à ce titre deux placements en redressement judiciaire au mois de mai qui ont de quoi « tendre le marché », ceux de PicWicToys, repreneur en 2019 de Toys’R’Us, et du spécialiste de la construction et rénovation de maisons individuelles Geoxia.