Toute l’actualité du secteur de l’assurance – assurance dommage, assurance vie, assurance cyber, assurance récolte, réglementation – et de ses acteurs qu’ils soient capitalistes (Axa, Allianz, Generali) ou mutualistes (Covea, MAIF, MACIF, Aéma, Groupama, AG2R). Nos analyses des dynamiques à l’œuvre dans l’industrie assurantielle.
Le groupe mondial d’assurance et de réassurance australien QBE a chiffré à 75 millions de dollars (72 millions d’euros) ses provisions concernant le coût des sinistres liés au conflit en Ukraine au premier semestre 2022. En dehors de ce facteur, les catastrophes naturelles ont coûté 379 millions de dollars au groupe. QBE a finalement dégagé au premier semestre un bénéfice net attribuable aux actionnaires en baisse de 66% sur un an à 151 millions de dollars, pénalisé par une perte nette d’investissement de 840 millions de dollars.
Howden France, la filiale française du courtier britannique arrivée dans l’Hexagone en février 2022, a annoncé vendredi l’acquisition du courtier spécialiste des risques financiers des institutions financières et des sociétés innovantes CRF Conseils. «Cette première acquisition pour Howden France permet le lancement de capacités opérationnelles sur un nouveau marché pour la plateforme en très forte croissance d’Howden en Europe, lui permettant de déployer ses services aux clients locaux et internationaux, supportée par toute l’expertise des Spécialités de Howden», explique le groupe dans un communiqué.
Cap. Les primes d’assurance devraient croître de 6,1 % cette année à l’échelle mondiale, dépassant ainsi pour la première fois le seuil des 7.000 milliards de dollars (6.960 milliards d’euros), selon les prévisions de l’institut Swiss Re. Cette croissance s’inscrit dans un mouvement déjà existant en France entre 2020 et 2021, où les primes ont augmenté de 24 %. Les Etats-Unis restent le plus grand marché de l’assurance, avec des primes totales de 2.700 milliards de dollars en 2021 (+8,1 %), devant la Chine (700 milliards de dollars). Dans un environnement économique difficile, « l’assurance reste un secteur dynamique, résilient et en pleine croissance. Cependant, les temps sont difficiles et le secteur de l’assurance devra surveiller de près l’inflation », prévient Jerome Haegeli, chef économiste du groupe Swiss Re, ajoutant que plus le monde devient cher, plus les coûts des accidents et des catastrophes naturelles augmentent, ce qui rend les sinistres plus coûteux.
La filiale d'assurance de BNP Paribas est intéressée par ce dispositif qui bénéficie d'un meilleur traitement que Solvabilité 2 pour les actifs de long terme.
Le groupe français se sépare de contrats d'assurance vie et de retraite pour 660 millions d'euros. Axa prévoit de procéder à des rachats d'actions après la clôture de l'opération.
Le groupe français se sépare de contrats d'assurance vie et de retraite pour 660 millions d'euros. Axa prévoit de procéder à des rachats d'actions après la clôture de l'opération.
Generali a bouclé le rachat de La Médicale auprès de Crédit Agricole Assurances, ainsi que la reprise du portefeuille de garanties décès de Predica commercialisées par La Médicale. «Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de Generali de renforcer sa distribution par le réseau d’agents généraux et de conforter sa place sur le marché des professionnels grâce à l’acquisition d’une clientèle spécifique de professionnels libéraux de santé», a rappelé le groupe dans un communiqué publié vendredi. Le conseil d’administration a en outre approuvé les nominations de Rodolphe Plouvier, membre du comité exécutif de Generali France en charge de la distribution, au poste de directeur général de La Médicale, et de Constance Boulot, précédemment directrice du cabinet du PDG de Generali France Jean-Laurent Granier, au poste de directrice générale déléguée du spécialiste de l’assurance des professionnels de la santé.
Oligopole. Comme le souligne l’étude annuelle du marché de l’assurance-crédit publiéé ce 23 juin par le courtier AU Group, le marché mondial du secteur, estimé à 8 milliards d’euros en 2021 – hors le chinois Sinosure, dédié au marché public, au chiffre d’affaires voisin de 1,5 milliard d’euros en 2020 –, reste concentré pour plus de 70 % entre les mains des trois géants Allianz Trade (ex-Euler Hermes), Atradius, et Coface (voir le graphique). Les acteurs ont bénéficié l’an dernier d’une forte croissance des primes, de 7% en moyenne, et d’un niveau de sinistralité historiquement bas, leurs résultats opérationnels opérant un spectaculaire rebond, respectivement de 107 à 428 millions d’euros, de 93 à 338 millions et de 154 à 316 millions. Mais le spectre des faillites fait son retour dans le sillage du conflit en Ukraine et de la spirale inflationniste, et avec lui celui d’une dégradation des ratios de sinistres des assureurs. AU Group souligne que dans un contexte incertain, l’assurance-crédit restera « une pierre angulaire pour le développement » des entreprises.
Apicil et Harmonie Mutuelle ont décidé de rester au capital d'Orpea et de demander une évolution profonde de la gouvernance et de la culture d'entreprise. Chloé Pruvot et Aurélien Bon partagent leur analyse.
Tension. Alors que le nombre de données publiées en ligne a augmenté de 78 % l’an passé, la menace cyber n’a jamais été aussi présente. Les notifications de violations enregistrées par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) ont en effet crû de 75 % l’an passé pour atteindre le nombre de 5.000 (soit 20 en moyenne par jour ouvré), selon la troisième édition du baromètre Data Breach publié par PwC France et Maghreb et par le courtier Bessé, à l’occasion du Forum International de la Cybersécurité. L’étude met par ailleurs en lumière un accroissement du coût moyen d’une fuite de données, à 4,2 millions de dollars, contre 3,9 millions en 2020. Les principales sources de fuite sont au nombre de quatre, selon PwC, qui cite « l’exploitation de vulnérabilités non résolues, l’exploitation d’erreurs de configuration amenant à une exposition directe des données, le manque de maîtrise de la sécurité informatique liée aux tierces parties (fournisseurs et partenaires) et la menace interne ». « La maîtrise des risques numériques s’impose comme un gage de pérennité et comme une condition pour que l’assurance joue correctement son rôle », perçoit Christophe Madec, expert cyber chez Bessé.